Fin août 2020, une mère et sa fille de 19 ans ont été contraintes de quitter le magasin Auchan de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) au motif que cette dernière ne portait pas de masque, révèle France 3 régions. Autiste, elle présente pourtant une attestation médicale dérogatoire à l'agent de sécurité qui ne daigne pas tenir compte de ce document. Son chef intervient, oppose à la famille le même refus et lui ordonne de « quitter le magasin ».
Excuses de la chaîne
Ludivine Godard, la maman, s'était pourtant rendue dans cette grande surface quelques jours auparavant pour se renseigner et on lui avait répondu « qu'il n'y aurait pas de problème ». Une autre cliente, Valérie Décresse, avait rencontré le même problème la veille, se voyant refuser l'accès alors qu'elle allait faire ses courses avec son fils en fauteuil. « J'ai eu l'impression qu'on était des pestiférés », dénonce-t-elle sur les réseaux sociaux.
Auchan a contacté cette famille pour lui présenter ses excuses et justifié la réaction de son personnel au motif qu'il « n'avait pas les mêmes informations concernant les règles pour les personnes présentant un certificat médical ». Il reconnaît « avoir commis une erreur » et « regrette la situation », se défendant de « faire au mieux depuis ces cinq mois de crise sanitaire » et pointant une « législation mouvante », « claire depuis très peu de temps ». Auchan promet que les choses sont rentrées dans l'ordre et que ses personnels sont désormais informés.
Un décret pourtant clair
Rappelons que l'article 2 du décret n°2020-860 du 10 juillet 2020 (en lien ci-dessous) précise que « les obligations de port du masque (…) ne s'appliquent pas aux personnes en situation de handicap munies d'un certificat médical justifiant de cette dérogation et qui mettent en œuvre les mesures sanitaires de nature à prévenir la propagation du virus. » Motif ? Le port du masque peut s'avérer compliqué pour certaines personnes en situation de handicap, notamment autistes ou avec des difficultés respiratoires (article en lien ci-dessous). Karen, maman d'un garçon autiste de 11 ans, témoigne : « Mon fils ne s'exprime que par les gestes et, si je lui mets un masque, c'est la panique », avec des risques de crise. Elle promet néanmoins de lui faire « respecter les gestes barrière ».