Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocate générale Elise Bozzolo, qui avait présenté la matriarche quinquagénaire comme la "cheffe d'une meute de loups", "l'Alpha qui manipule, tient tout le monde". L'auteur du meurtre, compagnon d'une des filles de la famille, a été condamné à 30 ans de prison, après avoir reconnu les faits. Une peine de deux ans d'emprisonnement, pour "recel de cadavre" jamais retrouvé depuis, a également été prononcé contre une jeune femme, conjointe d'une autre des filles de ce "clan familial".
Détournement d'aides sociales
Plusieurs membres de cette famille avaient déjà été condamnés par le tribunal correctionnel de Laval en 2019 pour de multiples faits d'escroquerie, abus de faiblesse, blanchiment et recel commis dans plusieurs départements au cours des années 2010. Selon le mode opératoire mis au jour par les enquêteurs dans ce dossier, la mère approchait des personnes vulnérables pour les mettre en couple avec ses enfants, mineurs pour la plupart. Une fois amoureuses, ces personnes fragiles, parfois déficientes, s'endettaient lourdement au profit de la famille, qui détournait également leurs aides sociales, sans possibilité de sortie du clan sans l'aval de la matriarche.
Des années d'humiliation
La victime, un jeune homme déficient intellectuel, amoureux de l'une des filles du clan, aurait émis le souhait de quitter la famille après plusieurs années de brimades et humiliations. Selon le récit du meurtrier, ce témoin du fonctionnement du "clan" aurait été étouffé, après une "réunion préparatoire" de la famille, avec un chiffon imbibé d'éther, avant d'être démembré puis brûlé dans la cheminée d'une maison dans une commune voisine.