Masmoudi Hamlili le dit sans détour : « Je suis tombé amoureux de la joëlette » (un cycle à roue unique manipulé par deux porteurs qui permet de randonner avec une personne handicapée en terrain difficile). Le coup de foudre a eu lieu il y a douze ans, alors que le Nanterrois, courait un trail. Chaque année, il se rend donc tout naturellement au Championnat du monde qui se déroule dans la région de La-Rochelle. La compétition, dont le départ se fera le 16 mai 2015, fête sa 9e édition. « J'ai seulement manqué la première année car je ne savais pas que la course existait. Depuis, je n'en loupe plus une. Y aller, c'est mon pèlerinage personnel. » En 2014, 314 autres coureurs s'étaient laissé séduire par l'évènement. Un chiffre en constante hausse depuis sa création. De quoi affirmer que le succès est bel et bien au rendez-vous. Reste à savoir si l'édition 2015 confirmera.
Français, Italiens, mais aussi Mexicains et Bulgares
Celle-ci se déroulera à Fouras-les-Bains (Charente-Maritime), pour la deuxième fois d'affilée (le lieu change tous les trois ans tout en restant dans la région). Pour participer, chaque équipe doit être constituée de quatre personnes valides et d'une personne avec un handicap, tout type confondu. Cette dernière est installée sur le siège de la joëlette et ensuite transportée par ses coéquipiers le long d'un parcours de 11 km. La magie du paysage peut alors opérer. Plages, côtes, landes … Mais aussi la possibilité d'apercevoir le fort Boyard, où vit, dit-on, un certain Père Fouras… « L'environnement est très diversifié et c'est ce qui rend la course encore plus intéressante. L'ambiance au bord de la course aussi est géniale, raconte Masmoudi. Avec une mention spéciale aux Espagnols et aux Mexicains qui font un bruit du tonnerre ! » En effet, il n'est pas rare que des concurrents étrangers participent. On retrouve aussi des Italiens, des Polonais, des Allemands ou encore des Bulgares.
Masmoudi, du Marathon de Paris au championnat du monde
Au-delà de la nationalité, les profils des coureurs sont très variés. Certains s'élancent pour leur enfant en situation de handicap, mais pas toujours. Masmoudi, qui a un fort passé associatif, est dans de ceux-là. « Personne n'est malade dans ma famille. Seulement, j'aime les gens. Je ne supporte pas l'exclusion et si je peux contribuer à leur donner le sourire, je le fais sans hésiter. » La découverte de la joëlette a été un véritable élément déclencheur. « Je ne fais que ça maintenant », rit-il. Sa passion lui a d'ailleurs permis de courir les éditions 2014 et 2015 du Marathon de Paris… en joëlette évidemment. « Avec une autre équipe, on transportait deux personnes que l'on ne connaissait pas. Mais la dame que je portais m'a dit quelque chose qui m'a énormément touché : "Je n'avais jamais voyagé dans Paris". Une course en joëlette est très fédératrice. C'est pour cela que je ne manque pas le Championnat du Monde. »
Une équipe de handi-basket créée grâce aux bénéfices
Plus qu'une course, l'évènement permet aussi à l'association organisatrice de s'impliquer au sein du handicap local. Ainsi, plusieurs projets ont pu voir le jour grâce aux bénéfices : achat de sept joëlettes, de fauteuils pour une nouvelle équipe de basket handisport, équipements pour deux foyers… « Mais la récompense de ce championnat est aussi celle que l'on voit sur les visages des personnes que l'on transporte, ajoute Masmoudi. Et cela, c'est ce qui me donne envie de continuer. Les rires, le partage, l'échange… Ca n'a pas de prix. » Mais pour la coupe, car l'intérêt sportif existe quand même, il faudra passer la ligne d'arrivée en tête. Qui parviendra à détrôner les hommes des Nacards Endormis et les femmes de l'ACEF Rives de Paris ? Réponse le 16 mai 2015 !
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