« Je veux marcher pour elle et pour ceux qui vivent la même chose qu'elle. » C'est par ces mots que Nicolas Vivona explique sa… démarche : relier son village de Lespourcy, situé tout près de Pau, à Hombourg-Haut, à côté de Metz. 1 200 km ! Une prouesse dont sa fille Clara serait incapable puisqu'elle est en fauteuil roulant. « Je veux faire honneur à toutes ces personnes […] pour qui le vrai défi est de traverser la vie avec leur handicap. Je veux leur faire passer un message fort, confie-t-il au journal Sud Ouest juste avant son départ. Le but est de parler du handicap, de faire prendre conscience des contraintes et des plaisirs que l'on rencontre avec le handicap. »
Un périple qui ne s'improvise pas
Ces contraintes et ces plaisirs, Nicolas les connaît par cœur puisque Clara est handicapée moteur depuis sa naissance, il y a 14 ans. Monique, sa femme, et ses deux autres enfants, Julie et Nicolas, complètent la petite famille. Originaire de Lorraine, région dans laquelle il a vécu jusqu'à l'âge de 43 ans, il va donc traverser la France en diagonale et « effectuer un retour aux sources ». Il se prépare pour cette aventure depuis novembre 2014. Il lui a fallu mettre en place une nutrition adaptée, pratiquer des entraînements spécifiques et suivre les conseils d'un médecin rééducateur. Une préparation qui l'a mené, ce vendredi 1er mai 2015, devant la mairie de Lespourcy, pour le début de son voyage.
Un blog comme carnet de voyage
Quelque 40 personnes se sont réunies pour assister à son départ, et plusieurs l'ont suivi sur une partie de sa première étape. Sous la pluie ! Mais rien n'a altéré sa bonne humeur, si l'on en croit le blog consacré à son périple, désormais tenu par Julie. Chaque jour, elle reçoit des nouvelles de son père qui lui raconte son périple et lui envoie des photos. Au total, 30 étapes sont programmées jusqu'en Moselle, soit une par jour, pour une arrivée prévue le 30 mai. D'ici-là, Nicolas pourra compter sur les nombreux soutiens qui viendront se joindre à lui sur son parcours. Par exemple, les jeunes de l'Institut thérapeutique éducatif et pédagogique de Fourty ont prévu de l'attendre pour l'encourager lors de sa cinquième étape. Un appui non négligeable tant son pèlerinage s'annonce ardu.
28 kilos supplémentaires à traîner…
Nicolas ne sera pas totalement seul durant ces 1 200 km. Sur la route, il sera accompagné de sa « bricole », comme il la surnomme, une charrette à trois roues qui fait office de mini-remorque pour contenir son kit d'indispensables : affaires de couchage, de toilette, habits, nourriture, eau… Des effets qui l'obligeront à traîner 28 kilos tout au long du voyage. « Bricole », tout un symbole pour cet homme de 55 ans, qui explique, « Pour la petite histoire, la bricole est le nom donné par Gédémus le rémouleur dans le film Regain (1937). Avec elle, il va de village en village pour proposer ses services. » Nicolas espère bien devenir ce Gédémus, pour sa fille, pour toutes les personnes handicapées…