Croizon sur le Dakar 2017 : suivez-le en direct !

Où en est Philippe Croizon, engagé sur le Dakar 2017 ? Pour le savoir, nous suivons son buggy à la trace du 2 au 14 janvier. Chaque jour, sur handicap.fr, un compte rendu d'étape et des news toutes fraîches...

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Après avoir traversé la Manche et relié les cinq continents à la nage, Philippe Croizon retrouve la terre ferme pour un nouveau défi ; l'aventurier amputé des quatre membres a pris le départ de l'édition 2017 du plus célèbre des rallye-raids, le Dakar (article en lien ci-dessous). Il est au volant aux côtés de son copilote, Cédric Duplé, escorté par Yves Tartarin, 18 Dakar à son actif. Voici le compte rendu de leur progression, jour par jour…

Etape 12 – Samedi 14 janvier

Rio Cuarto / Buenos-Aires, Argentine, spéciale 64 km, 786 km au total

Philippe Croizon a réussi son incroyable défi. Il a terminé samedi le Dakar à la 49e position au classement général, sur 58 équipes encore en lice dans la catégorie auto. S'il finit à plus de cinquante-deux heures derrière le vainqueur de la course Stéphane Peterhansel, il a « appris ce qu'était le Dakar, des galères tout le temps, mettait-il en avant lors de la journée de repos, le 8 janvier. Combien de fois j'ai craqué, j'ai pleuré, j'ai hurlé, et on se calme, on se ressaisit, on réfléchit et on repart ». « C'est dur, c'est fatigant mais je prends du plaisir, expliquait-il. En termes de pilotage, je prends mon pied car j'ai vraiment mon bolide en main. » Quelques jours plus tard, le voici à l'arrivée.

Etape 11 – Vendredi 13 janvier

San Juan / Rio Cuarto, Argentine, spéciale 292 km, 759 km au total

Les dunes de San Juan seront les dernières à surfer sur le parcours du Dakar 2017, parsemées sur une cinquantaine de kilomètres en début de spéciale. Les adeptes de la glisse et de la trajectoire seront ensuite à leur aise en abordant les pistes typées WRC de la région de Córdoba. 

Etape 10 – Jeudi 12 janvier 

 Chilecito / San Juan, Argentine, spéciale 479 km, 751 km au total

Les nouvelles du Team Croizon/Tartarin se font attendre… Pour raison principale, les conditions météo dantesques en Argentine. Les coulées de boue et glissements de terrain provoqués par des pluies diluviennes ont en effet bloqué le Dakar ces derniers jours, annulant notamment la spéciale prévue le mercredi 11 janvier.

Après l'épreuve marathon sans assistance de lundi-mardi, que Philippe a achevé à une très belle 40ème place, les deux équipages ont donc relié Chilecito en Argentine mercredi soir. Mais le camion d'assistance n'a malheureusement pas pu suivre la cadence à cause des détours liés aux inondations. C'est donc une nouvelle fois sans assistance technique que les deux bolides se sont élancés jeudi matin, pour une course difficile de 800 km, dont 449 de spéciale. Une nouvelle journée risquée pour une mécanique déjà mise à rude épreuve, et qui aura bien besoin d'une petite remise en forme le soir au bivouac. Pour cela, il faudra que le camion d'assistance puisse être au rendez-vous, ce qui n'est pas encore gagné…

Alors que la température était déjà de 30°, Philippe se montrait très fatigué et éprouvé avant le départ. Il n'a qu'un mot à la bouche : « Buenos Aires » qu'il espère rallier dans deux jours. L'absence de Suzana et de toute l'équipe d'assistance ajoute une bonne dose de stress à sa fatigue physique. Il garde malgré tout sa patate habituelle et insuffle à ses coéquipiers son courage à toute épreuve. Ses qualités de pilote sont louées par tous, en premier lieu Yves Tartarin, son team manager, qui déclarait à Turbo (M6) ne pas imaginer le voir à un tel niveau.

Dernière minute et nouvelle fraîches ! Les deux véhicules sont arrivés à 4h30 dans la nuit de jeudi à vendredi, après avoir enchainé les galères mécaniques toute la journée. Un plat de pâtes et deux petites heures de sommeil avant de se préparer pour repartir vendredi… Les mécaniciens sont arrivés aussi dans la nuit mais n'ont pas eu le temps de faire toutes les réparations nécessaires. La plus grande inquiétude se situe dans la fuite du liquide de refroidissement, qui va obliger Philippe et Cédric son copilote à s'arrêter régulièrement pour en remettre dans le moteur. La 11ème étape de vendredi s'annonce très longue : 759 km dont 292 de spéciale avec une partie dans les dunes de San Juan… Ca passe ou ça casse ! L'équipe est exténuée et ne pense plus qu'à l'arrivée à Buenos Aires samedi matin. 

Etape 9 – Mercredi 11 janvier (Annulée)

Salta / Chilecito, Argentine, spéciale 406 km, 977 km au total

Un gigantesque glissement de terrain s'est produit vers 10h30 sur l'itinéraire de liaison à une quarantaine de kilomètres au nord de Jujuy soit à 160 km de Salta touchant le village de Volcan. Selon la sécurité civile argentine, des victimes dans la population sont à déplorer et des dégâts considérables ont été constatés. L'organisation a proposé ses moyens sanitaires afin de renforcer les secours envoyés sur place.Face à cette situation, la route de liaison étant coupée, l'ensemble de la caravane du Dakar a été déviée sur un itinéraire alternatif passant par San Antonio de los Cobres, allongeant la distance de liaison de 200 km environ. Ils ne pourront toutefois pas rejoindre le bivouac de Salta à temps pour prendre le départ de la 9ème étape. Par ailleurs, les véhicules les plus volumineux ne pourront pas emprunter cette route. En conséquence, la journée sera consacrée à regrouper l'ensemble des moyens de la course à Chilecito de sorte à continuer l'épreuve en donnant jeudi 12 janvier le départ de la 10ème étape, Chilecito / San Juan.

Etape 8- Mardi 10 janvier

Uyuni (Bolivie) / Salta (Argentine), spéciale 492 km, 892 km au total

Le Dakar quitte l'Altiplano pour une spéciale de hors-piste dans sa première partie, où des traversées de gués succéderont à des passages dunaires. La course a souvent posé ses tentes à Salta, mais jamais disputé de spéciale dans la région où se jouera le classement : de nouveaux canyons à admirer, de somptueux mariages de couleurs.

Sur cette 8ème étape, Philippe et Cédric sont toujours dans la course et remontent au classement du jour en prenant la 40ème place sur les 55 concurrents encore en lice dans la catégorie auto. 

Etape 7 – Lundi 9 janvier

La Paz / Uyuni, Bolivie, spéciale 322 km, 622 km au total

Le rallye débute son demi-tour en s'orientant vers l'un de ses repaires réguliers depuis 2014. Bien connue des pilotes, la caserne d'Uyuni se transformera à nouveau en bivouac le temps d'une journée. Pour cette première partie d'étape marathon, marquée par un kilométrage important de pistes sablonneuses.

Philippe : « Départ ce matin à 7h30. On a débuté par des dunes et on s'est retrouvé à un moment donné face à un mur de sable que l'on a pris plein gaz... On a bien décollé mais on est bien retombé... Ouf ! Puis nous avons eu un terrain sablonneux sur de nombreux kilomètres et, pour finir, un terrain rocailleux. Nous avons été à nouveau confrontés à des problèmes de pneus à l'arrière qui m'ont obligé à beaucoup ralentir. Nous avons néanmoins terminé 48ème sur 68 voitures au départ. Cédric, mon copilote, a été top du début à la fin. On a enchaîné tous les waypoints (balises) alors que beaucoup ont « jardiné » (se sont perdus)... J'ai adoré cette spéciale, c'était vraiment une super journée. On est donc toujours dans la course mais demain on attaque un gros morceau, avec une étape de 900 km dont plus de 500 km de spéciale... »


Journée de repos – Dimanche 8 janvier 

Etape 6 – Samedi 7 janvier (Annulée)

Oruro / La Paz, Bolivie, spéciale 527 km, 786 km au total

Compte tenu des conditions météorologiques extrêmes et que plusieurs concurrents se trouvent toujours dans la spéciale du jour, qu'il est impossible de faire venir les véhicules des concurrents dans le bivouac et de préparer l'étape de demain dans de bonnes conditions et parce que les précurseurs envoyés par l'organisation sur l'étape du lendemain font état d'une dégradation constante du terrain,la 6ème étape Oruro-La Paz est annulée.

Philippe : « Départ tôt le matin, direction La Paz. Le public bolivien venu très nombreux nous a offert un véritable feu d'artifice à partir des 30 derniers kilomètres avant la capitale. Des milliers de personnes massées sur le bord de la route acclamaient le passage des concurrents en agitant le drapeau national. Une mamie est même venue m'embrasser chaleureusement et m'a offert son drapeau en me souhaitant bienvenue en Bolivie. La traversée de la ville a été ponctuée de danses et de chants traditionnels, c'était extraordinaire. Une ambiance que je n'avais vécue auparavant. Ça fait chaud au cœur et au moral. Au programme de la journée : remise en état des deux véhicules. Affaire à suivre dimanche et maintenant au lit pour bien récupérer en vue de l'étape marathon de lundi/mardi que j'appréhende beaucoup. »


Etape 5 – Vendredi 6 janvier (réduite)

Tupiza / Oruro, Bolivie, spéciale 447 km, 692 km au total

Le Dakar établit sa résidence sur l'Altiplano bolivien : les organismes s'acclimatent, mais la fatigue s'installe. Dans ce contexte, la grande variété de terrains place cette étape au niveau des standards les plus exigeants. Dans le plus pur esprit Dakar la densité de la journée est symbolisée par les deux secteurs de dunes qui compliquent la partie finale de la spéciale.

Philippe : « Malheureusement nous avons eu un problème technique sur la voiture juste avant le départ de la spéciale : direction assistée cassée donc mini-manche bloqué. Bref, notre lot de galères quotidien... Du coup, c'est mon copilote qui a conduit sans direction assistée toute l'étape. Maintenant que je sais ce que c'est d'être copilote, je ne veux plus revivre ça ! On ne parle d'ailleurs jamais assez du rôle du copilote. Son travail est essentiel et phénoménal. La 2ème partie de spéciale a heureusement été annulée pour des raisons de fortes intempéries. Le ciel bolivien nous est littéralement tombé sur la tête avec des pluies diluviennes. Le spectacle sur l'altiplano avec les orages qui éclataient de tous les côtés était dantesque. On a fini par arriver vers 22 heures à Oruro mais n'avons jamais pu rentrer sur le bivouac qui était totalement inondé. Nous avons donc dû tous dormir sur le bord de la route. L'organisation nous a alors annoncé que l'étape du lendemain (samedi), était annulée ce qui tombait bien compte-tenu de l'état de fatigue de toute l'équipe... »

Philippe Croizon et son copilote Cédric Duplé se classent 54ème sur cette étape (sur 58 équipes encore en lice dans la catégorie auto) qu'ils ont parcourue en 5h56min, soit 3h32 de plus que celui qui caracole en tête, Sébastien Loeb.

  Etape 4 – Jeudi 5 janvier

San Salvador de Jujuy (Argentine) / Tupiza (Bolivie), spéciale 416 km, 521 km au total

Autour de 3 500 m, le Dakar atteint « l'altitude de croisière » à laquelle il faudra naviguer durant six jours. À cette hauteur, rares sont ceux qui ont déjà vu des dunes ; elles exigent ici une technique de franchissement experte. Les copilotes ne seront pas en reste, avec de nombreux changements de direction dans la partie bolivienne de la spéciale.

Philippe : « Après une arrivée très tardive la veille, le réveil a été difficile ce matin. Je suis parti dans cette nouvelle spéciale confiant, même trop confiant, puisque nous nous sommes plantés dès la première dune, lié à une erreur de gonflage des pneus ! Le parcours a ensuite été très roulant. C'était très agréable même si on a été limité par la vitesse puisque la voiture ne dépasse pas les 140 km/heure en altitude (pour 170 normalement). A partir du passage de la frontière, on a été accueilli par un public bolivien extraordinaire. Ils étaient partout, c'était une vraie fête tout au long du parcours. Et, pour finir, on est arrivé de bonne heure sur le bivouac ; ça fait du bien après les arrivées tardives des deux derniers jours…On va pouvoir bien récupérer pour repartir de plus belle demain pour une grosse spéciale très technique. »  

Etape 3 – Mercredi 4 janvier

San Miguel de Tucuman / San Salvador de Jujuy, Argentine, spéciale 364 km, 780 km au total

La montée de l'aiguille de l'altimètre s'accompagne d'un changement de décor net. Avec les premières portions de hors-piste, les pilotes et copilotes sont plongés au coeur du sujet. Le premier réel test en termes d'endurance imposera aussi de la vigilance et de la lucidité à l'occasion des traversées de rios. Les camions seront en revanche dispensés de ce dernier exercice.

Philippe : « Grosse journée aujourd'hui avec un départ à 8 heures et une arrivée à 1 heure. On a été dans le dur dès le début avec du fesh-fesh qui n'était pas annoncé dans le road-book sur plusieurs dizaines de kilomètres. C'était vraiment difficile, et on a planté plusieurs fois. Ça a été dure pour Cédric, mon co-pilote, parce qu'à chaque fois que l'on a tanké il fallait qu'il sorte de la voiture. On est vraiment passé dans des endroits inimaginables. On a eu aussi un problème de roue arrière droite. Il a fallu que Cédric démonte et remonte tout ; du coup, on a perdu énormément de temps, plusieurs heures. On a malgré tout vécu un  grand moment de l'étape quand on est monté à 5 000 mètres. C'était féérique, incroyable avec un coucher de soleil sur la cordillère des Andes. Puis, moins drôle… On a dû faire toute la 2ème partie de la spéciale de nuit mais j'ai réussi à mener un rythme d'enfer. J'avais tellement mal aux fesses que je n'avais qu'une idée en tête : rallier le bivouac le plus rapidement possible ! Bref, une belle spéciale et, demain, la Bolivie. On en a bavé mais c'était du bonheur ! »

Etape 2 – Mardi 3 janvier

Resistencia / San Miguel de Tucuman, spéciale 275 km, 803 km au total

Les habitués pensent connaître l'Argentine mais n'ont pas encore posé leurs roues dans le Chaco ! Dans cette région chargée d'histoire pour les connaisseurs du rallye mondial (Transchaco, etc.), la patience et le sang-froid sont des alliés précieux, notamment pour faire face à la poussière. À moins qu'elle ne se transforme en boue… Philippe Croizon en a fait les frais. Première grosse galère ; à l'étape du soir, le véhicule est en révision totale, démonté, et la combinaison blanche du pilote repeinte façon bourbier (photo ci-dessous). « On a fait a peu près 160 km tirés avec la sangle par le véhicule d'Yves Tartarin, mon team manager, confie le pilote. Ça a été difficile mais, heureusement, j'ai un super pilote avec moi, mon copilote Cédric Duplé. Parfois, le véhicule d'Yves disparaissait complètement devant nous ; on ne savait plus si on devait aller à droite, à gauche, en face. On a fait des signes de croix très souvent. Mais, bon, on est arrivé. Et demain, c'est une nouvelle aventure. On va monter à plus de 4 800 mètres. C'est reparti ! »

Etape 1 – Lundi 2 janvier

Asunción (Paraguay) / Resistencia (Argentine), spéciale 39 km, 454 km au total

Philippe Croizon, pilote : « Le mot de la 1ère étape est chaleur...La Spéciale ne faisait que 39 km mais on a dû traverser un village en zone 30 km/h où il n'y avait plus d'air qui circulait dans la voiture. Dans l'habitacle, il a

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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