Le ministère public avait requis 30 ans à l'encontre de Marie-Paulette Françoise, 51 ans, qui comparaissait pour « meurtre sur personne vulnérable » devant la cour d'assises du Jura. Elle a été condamnée à 25 ans de réclusion criminelle. La cour l'a reconnue coupable d'avoir tué un homme handicapé physique et mental, âgé de 57 ans, qui avait été placé en famille d'accueil chez elle, à Plasne, dans le Jura. L'accusée, qui souffrait d'alcoolisme, avait reconnu devant les enquêteurs avoir attaché à un lit les mains et les pieds de son pensionnaire, ainsi que sa tête à l'aide d'un noeud coulant, afin de l'empêcher de quitter sa chambre. L'accusée lui avait ensuite recouvert la tête avec une couette, pour l'empêcher de crier, avant de la lui frapper avec un balai.
Gisant dans les escaliers
Le corps de la victime avait été retrouvé en juillet 2011, en état de putréfaction avancée, gisant dans les escaliers menant à la cave de la maison, après plusieurs semaines de disparition. « Depuis le décès de son conjoint en avril 2011, elle était perdue, elle buvait encore plus, et elle avait peur de son pensionnaire qui se montrait entreprenant avec elle », a expliqué l'un de ses avocats, Me Marjorie Weiermann. Le soir du drame, « elle n'avait pas l'intention de le tuer », « elle a eu peur, elle l'a attaché au lit pour ne pas qu'il vienne l'entreprendre », a-elle précisé. D'après l'autopsie du corps, la victime est décédée d'une lente asphyxie causée à la fois par la couette déposée sur le visage de l'homme et un léger effet de strangulation de la corde.
Les avocats de l'accusée, Me Marjorie Weiermann et Me Samuel Estève, avaient demandé un renvoi, car leur cliente ne peut pas parler en raison d'une récente ablation du larynx. La demande de renvoi avait été rejetée et l'accusée avait été invitée à s'exprimer par écrit, ce qu'elle a refusé de faire. Ses avocats ont annoncé son intention de faire appel de sa condamnation.
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