Les élèves en situation de handicap bénéficieront à la rentrée de septembre de 10 900 accompagnants supplémentaires, a annoncé le 18 juillet 2018 le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer (rapport en lien ci-dessous). Dans le détail, on comptera à la rentrée environ 42 900 postes d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), soit une hausse d'environ un tiers.
Des heures en hausse
Selon M. Blanquer, cette augmentation fera plus que compenser la baisse du nombre d'emplois aidés dans ce secteur - qui passeront de 50 000 à environ 30 000. En prenant en compte le fait que les AESH travaillent 35 heures par semaine et les emplois aidés seulement 20 heures, ce sont au total "3 000 équivalents temps plein supplémentaires" qui pourront accompagner au quotidien les élèves handicapés dans leur scolarité, a détaillé l'entourage du ministre. "Pour la première fois nous avons plus d'AESH, d'emplois robustes, que d'emplois aidés", s'est félicité M. Blanquer, qui s'exprimait devant la presse au côté de la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel. "Nous augmentons le nombre d'heures consacrées aux enfants. Les AESH font plus d'heures, ils sont plus formés, ils sont recrutés avec plus d'anticipation", a dit le ministre de l'Education. "Un des phénomènes auxquels nous voulons mettre fin, ce sont les accompagnants qui abandonnent (leur mission) en cours d'année, ce qui crée de la détresse pour l'élève et sa famille", a-t-il ajouté.
Toujours des petits problèmes ?
Interrogée sur le risque que certaines familles restent malgré tout sans solution à la rentrée, Mme Cluzel a reconnu que "bien sûr, nous aurons toujours des petits problèmes d'ajustement, c'est une grosse machine". "On ne peut atteindre la situation parfaite du jour au lendemain", a abondé M. Blanquer. Pour parvenir à une école "pleinement inclusive" d'ici la fin du quinquennat, les deux ministres ont par ailleurs mis en avant leurs efforts pour mieux former les enseignants, et pour améliorer la coopération entre l'école d'une part et les acteurs du monde médico-social d'autre part. "L'accompagnement n'est pas la seule réponse satisfaisante pour le parcours de scolarisation", a souligné Mme Cluzel.
Interrogé par l'AFP, le président de l'Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH), Jean-Louis Garcia, a fait part de ses "doutes" face à cette annonce gouvernementale. "Entre le dire et le faire, il y a malheureusement très souvent un écart considérable. Nous sommes habitués aux rideaux de fumée", a dit M. Garcia. Selon le gouvernement, le nombre d'élèves handicapés scolarisés a plus que triplé en une décennie, passant de 100 000 en 2006 à 320 000 en 2017.
© Twitter Sophie Cluzel