Vendredi 26 juillet, Clavel Kayitare a offert à la France sa dixième médaille des Championnats du monde 2013 d'athlétisme handisport à Lyon en terminant troisième du 100 m (T42, athlètes amputés fémoraux ou assimilés). Kayitare retrouve le podium mondial qu'il avait déjà fréquenté en 2011 (2e sur 200 m). Lors des jeux Paralympiques 2012, il avait dû se satisfaire de la 6e place sur 200 m. A Lyon, avec son chrono de 12 sec 87/100, il a été devancé par l'Allemand Heinrich Popow et l'Australien Scott Reardon (12.68 tous les deux). Le sourire de Clavel en dit pourtant long sur sa joie, se drapant dans le drapeau français... Un pays qui lui a offert une seconde vie.
Rescapé du génocide
Le champion revient en effet de loin... Alors qu'il n'a que huit ans, en 1994, toute la famille de Clavel est massacrée lors du génocide rwandais, à l'exception d'un frère et d'une tante qui n'étaient pas sur les lieux. Sa jambe est brûlée, son genou éclaté par une grenade ; le jeune Clavel est victime de septicémie aigues. Presque mourant, il est secouru par Médecins du Monde. Nadine Servant, comédienne, et son mari, Antoine Léonard Maestrati, réalisateur, sont volontaires pour recevoir des personnes en difficulté. On leur confie ce jeune Rwandais pendant la durée de ses soins en France. Il ne les quittera plus jamais...
Repéré par un professeur
Il faudra du temps pour soigner le petit garçon qui n'a plus ni cartilage ni articulation. En quatre ans, il subit une vingtaine d'opérations pour permettre à sa jambe de grandir. Vingt centimètres gagnés et la possibilité de se tenir à nouveau debout ! C'est un professeur de son lycée qui repère son potentiel à la course et l'encourage à s'entraîner. En 1999, Clavel participe à ses premiers championnats de France. La réussite est au bout de la piste... Clavel s'invite ensuite sur les podiums. Agé de 27 ans, il s'entraîne aujourd'hui à l'Avia club d'Issy-les-Moulineaux (92).