Les premiers jeux olympiques pour les sourds, appelés « Jeux internationaux silencieux », ont eu lieu en 1924 à Paris. Cette idée est celle d'Eugène Rubens-Alcais, président de la fédération française des sports pour sourds, et lui-même sourd. Elle a été motivée par le fait que les athlètes sourds se distinguent des entendants par leur besoin de communication particulier sur le terrain. Ce grand rassemblement porte désormais le nom de « Deaflympics », « deaf » signifiant « sourd » en anglais. Son logo a été conçu, en 2003, par Fernandez Ralph. Il figure la langue des signes, l'unité, la continuité ainsi que la culture sourde. Quatre mains formant « OK », « Bien, et « Super » s'y retrouvent pour représenter l'union. Son centre symbolise l'iris de l'oeil, un sens important pour la communauté sourde.
22ème édition à Sofia en 2013
Ces jeux sont différents de tous les autres accrédités par le CIO (Comité international olympique) dans la mesure où ils sont organisés et tenus exclusivement par des membres de la communauté sourde. Les Deaflympics d'été et d'hiver font partie des événements sportifs qui gagnent en ampleur à l'échelle mondiale. Aujourd'hui, 104 fédérations nationales adhèrent au Comité International des Sports des Sourds (CISS). En 2013, la 22ème édition des Deaflympics d'été a lieu à Sofia, en Bulgarie, du 25 juillet au 5 août, mettant à l'honneur 18 disciplines.
Vraiment sourds ?
Mais comment être certain que tous les participants sont vraiment sourds ? Le CISS exige que les athlètes présentent une perte auditive moyenne de 55dB ou plus sur une gamme de fréquences dans l'oreille la moins atteinte. Ce seuil garantit qu'aucun sportif ne bénéficie d'un avantage indu. Dans tous les pays, les organisations sportives pour les sourds doivent donc remettre, en amont de la compétition, des audiogrammes de leurs participants afin que ceux-ci soient jugés admissibles.
50 % des athlètes à la limite
Mais pour assurer l'équité entre les concurrents, un dispositif complet d'évaluation auditive a été mis en place à l'occasion de cette édition 2013. Car selon Trish Tracey, directrice générale du comité d'organisation des Deaflympics, « environ 50 % des 4 000 athlètes accrédités répondent de justesse aux critères d'éligibilité ». Or, dans la plupart des compétitions sportives, l'audition constitue indéniablement un avantage. En 2005, par exemple, un lutteur russe fut disqualifié à cause d'une ouïe trop développée.
Des contrôles aléatoires
Comme en matière de dopage, des tests programmés et aléatoires auront donc lieu lors des Jeux afin de veiller au respect du critère des 55dB. Mark Cooper, directeur général du CISS, déclare, à ce sujet : « La capacité à évaluer les athlètes et ainsi garantir leur éligibilité constitue un élément crucial de l'équité des Jeux. L'interprétation des différents audiogrammes requiert une rigueur scientifique dans la mesure où les dispositifs d'évaluation varient d'un pays à l'autre. » Dans ce contexte, GN Otometrics a mis à disposition du matériel audiométrique de pointe et du personnel qualifié afin de pratiquer un test en trois étapes. 4 000 sportifs de haut niveau venus de 90 pays sont présents à Sofia ; 400 d'entre eux feront l'objet de ce dispositif d'évaluation à toute épreuve.