Le 30 mai 2018 se tiendra la journée mondiale de sensibilisation à la sclérose en plaques (SEP). Plus largement, la semaine nationale dédiée à cette maladie aura lieu du 18 au 31 mai. À cette occasion, le programme de recherche DHUNE et le centre d'expert CRCSEP (Centre de recours et de compétences pour la sclérose en plaques) dirigé par le Pr. Jean Pelletier (service de neurologie de La Timone) font le point sur leurs innovations en imagerie médicale et en recherche fondamentale.
Le système nerveux central touché
Pour rappel, la sclérose en plaques (SEP) touche plus de 100 000 Français. Elle débute plus particulièrement chez les jeunes femmes entre 20 et 30 ans. Cette maladie inflammatoire se caractérise par une perte de myéline, substance lipidique complexe servant à former la gaine de certaines fibres nerveuses. Elle touche le système nerveux central (cerveau et moelle épinière) et provoque des troubles visuels (baisse de la vision d'un seul œil), des troubles de la sensibilité (fourmillements au niveau d'un membre) ainsi que des troubles moteurs (problème d'équilibre, de marche...). À terme, elle peut causer de nombreux séquelles et handicaps.
Technique IRM quasi unique au monde
Où en est la recherche et les parcours de soin ? L'équipe du programme DHUNE, qui effectue des travaux sur les maladies neurodégénératives, explique dans un communiqué : « Du côté imagerie, l'équipe du Pr. Jean Pelletier bénéficie d'une reconnaissance internationale. C'est l'une des quatre au monde à appliquer une nouvelle technique d'IRM sodium permettant d'accéder aux concentrations cérébrales de sodium, un agent majeur du fonctionnement cellulaire ». Et la seule en France à posséder un IRM « à très hauts champs (IRM 7 T) tête et corps » au sein du Centre résonance magnétique en biologie et médecine (CRMBM) dirigé par le Pr Maxime Guye, permettant d'approcher certains mécanismes de la maladie qui sont inaccessibles à partir d'appareils IRM classiques. « L'équipe développe actuellement une nouvelle technique d'IRM (prénommée ihMT) qui devrait permettre d'augmenter la sensibilité à la détection de la démyélinisation et à la réparation myélinique (remyélinisation) dans la sclérose en plaques », précise un communiqué. Cette technique pourrait permettre d'évaluer l'effet de nouvelles molécules destinées à la réparation de la myéline.
Comment régénérer la myéline ?
Du côté de la recherche fondamentale, l'équipe du Dr Pascale Durbec, de l'Institut de biologie du développement (IBDM) cherche à comprendre les processus de régénération de la myéline afin de proposer de nouvelles pistes pour le développement de stratégies thérapeutiques. Pour cela, le laboratoire étudie, chez la souris, la biologie des progéniteurs et cellules souches qui participent à cette réparation. Ces avancées seront présentées lors des journées dédiées et organisées par la Maison de la SEP, auxquelles le programme DHUNE est associé : à Marseille le 15 juin, à Paris le 30 mai, à Nice le 18 mai et à Montpellier le 26 mai. Des événements qui permettent aux patients et aux proches de s'informer sur la maladie, de rencontrer et d'échanger avec les professionnels de santé.
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