Bordeaux, 6 août 2014 (AFP) - Un homme de 60 ans s'est suicidé chez lui près de Bordeaux, après avoir tué son fils adoptif de 23 ans, tétraplégique depuis un accident de la route, pour "interrompre son +calvaire+", a-t-on appris mercredi auprès du Parquet.
Les deux corps ont été découverts mardi par la mère du jeune homme dans l'appartement du père, situé à Bruges, une commune limitrophe de Bordeaux. Séparée du père et habitant à Rouen, elle était venue rendre visite à son fils qui résidait en semaine dans un établissement hospitalier spécialisé en rééducation physique, à la suite d'un accident de la route.
Inquiète de ne pas le trouver dans l'établissement, elle s'était rendue à l'appartement, munie des clés que lui avait confiées l'hôpital. Devant l'impossibilité d'ouvrir la porte, elle avait alerté les secours. Selon les premiers éléments de l'enquête, la porte de l'appartement était fermée de l'intérieur et aucune trace d'effraction n'a été constatée, a indiqué le Procureur adjoint de la République, Gérard Aldigé, lors d'une conférence de presse.
Le corps du père de famille, un juriste, a été retrouvé immergé dans la baignoire à proximité d'une bouteille d'alcool fort et de médicaments. Le fils, adopté par le couple aux Etats-Unis à l'âge de trois semaines, était étendu sur son lit médicalisé, avec une blessure à l'aine, selon le Procureur adjoint. Le jeune homme, lourdement handicapé, avait été victime d'un grave accident de la route "il y a trois ou quatre ans". "Il n'y avait pas d'espoir qu'il puisse recouvrer sa capacité à se mouvoir. Il parlait, c'est tout", a précisé Gérard Aldigé.
Le père a laissé un document écrit à destination de son ex-épouse dans lequel il s'interroge sur l'avenir de leur enfant et où il dit avoir décidé d'interrompre "le calvaire" de son fils, a encore indiqué le magistrat, ajoutant: "Il se confirme que le père a mis fin aux jours de son fils avant de se donner la mort. Il s'agit d'un drame humain".
Les autopsies des deux corps vont être effectuées dans le cadre de l'enquête confiée à la Brigade de la protection de la famille de la sûreté départementale.
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