Rio jour J : top départ des Jeux dans une ville sous tension

Grèves, manifs, crise, ville hôte peu accessible... Rio prête pour l'ouverture des premiers Paralympiques d'Amérique latine le 7 septembre 2016 mais dans un climat morose. Le CIP se veut pourtant rassurant : "Ces Jeux vont faire l'histoire".

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Rio de Janeiro est prête mais fait grise mine à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, le plus grand événement au monde mettant à l'honneur des sportifs handicapés, sur fond de sévères crises politique et économique.

Emmenés par un nageur syrien

Le coup d'envoi de cette XVe édition des Jeux paralympiques d'été, la première organisée dans un pays d'Amérique latine, sera donné à 18h15 locales (23h15 en France) dans le mythique stade du Maracana. Emmenés par le nageur syrien Ibrahim Al Hussein, membre de la première équipe de réfugiés paralympique, plus de 4 300 athlètes de 161 nations participeront à une grande parade au son de la musique brésilienne. La cérémonie aura pour thème "Chaque corps a un coeur". Elle mettra "l'accent sur la condition humaine, les sentiments, les difficultés, la solidarité et l'amour", selon les organisateurs. Près de 500 personnes, dont des chorégraphes et des artistes, certains handicapés, ainsi que 2 000 bénévoles y participeront.

Difficultés financières

Londres avait placé la barre très haut en 2012 en organisant des Jeux à guichets fermés et dans la ferveur populaire. Les nuages s'accumulent en revanche à Rio, où les stades pendant les JO ont accueilli un public local débordant d'enthousiasme pour les athlètes brésiliens mais souvent très clairsemé pour le reste des compétitions. Financières d'abord car les JO ont été très coûteux et les faibles ventes de billets et le manque de sponsors pour les Paralympiques ont achevé de plomber les comptes du comité organisateur Rio-2016. Éthiques ensuite, depuis l'exclusion de la Russie, deuxième au tableau des nations en 2012 et éclaboussée par un scandale de dopage.

Climat politique pas très "samba"

Conjoncturelles enfin : les Brésiliens subissent de plein fouet une crise économique et politique qui a conduit à la destitution controversée de leur présidente de gauche Dilma Rousseff la semaine précédente. Elle a été remplacée par son ex vice-président de centre-droit devenu rival, le tout aussi impopulaire Michel Temer, qui participera à la cérémonie d'ouverture où il risque d'essuyer la même bronca qu'à celle des JO. Les employés de banque sont en grève. Ceux de la compagnie municipale des eaux manifestent contre un projet de privatisation. L'ambiance n'est pas trop "samba"...

Une ville hôte peu accessible 

Plus de 6% des 200 millions de Brésiliens souffrent d'un handicap, selon des chiffres officiels de 2015, et se déplacer est pour eux un défi quotidien. Trottoirs inexistants dans certains quartiers, feux tricolores dépourvus de dispositifs sonores, rampes d'accessibilité mal pensées, trop pentues... La tâche est encore immense pour rendre la mégapole accessible, selon divers témoignages recueillis par les journalistes de l'AFP. "Aucune ville hôte des Jeux olympiques n'a réussi à rendre l'événement complètement accessible, pas même Londres. Rio a fait des efforts considérables dernièrement", a toutefois plaidé à l'AFP Andrew Parsons, président du Comité paralympique brésilien (CPB).

Ouvrir un nouveau continent au paralympisme

A la veille de la cérémonie d'ouverture, et après avoir parcouru cinq villes brésiliennes représentant chacune une valeur paralympique (égalité, détermination, adaptation, courage, inspiration), la torche est arrivée le 6 septembre à Rio, au Museu do Amanha (Musée de demain), dans la zone portuaire revitalisée avec succès en vue des JO. "Les Jeux paralympiques vont faire l'histoire. Ils ouvriront un nouveau continent au mouvement paralympique et vont interpeller pour la première fois des millions de personnes. Ces Jeux sont l'événement mondial numéro un pour amener à plus d'intégration", a souhaité à cette occasion Philip Craven, président du Comité paralympique international (IPC). L'IPC espère atteindre l'objectif de 4 milliards de téléspectateurs dans plus de 154 pays, un record. À Londres, 115 pays avaient suivi l'événement.

© Manif anti Temer des Brésiliens de France le 4 septembre 2016 / Emmanuelle Dal'Secco

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