Environnement assourdissant, pollution sonore, perte auditive et baisse de la concentration... Au travail, le bruit aussi peut être handicapant. C'est ce que pointe du doigt la JNA (Journée nationale de l'audition) à l'occasion de la seconde édition de la Semaine de la santé auditive au travail, qui se termine le 28 octobre 20017.
Le bruit gêne une majorité d'actifs
Selon une étude réalisée avec l'Ifop en 2017, 58% des actifs au travail seraient gênés par le bruit, toutes catégories socio-professionnelles confondues. Autre chiffre notable : pour 80% des actifs en poste de travail, le bruit est susceptible d'être source de fatigue, de perte d'attention et, pour 70% d'entre eux, de lassitude. Par ailleurs, pour 6 actifs sur 10, ce même bruit peut provoquer des pertes auditives et des acouphènes avec une proportion plus importante chez les salariés du secteur du bâtiment et autre secteurs dits « exposés au bruit ».
Facteurs de stress et de fatigue
Un an plus tôt, l'enquête « Nuisances sonores et impacts santé » révélait que 8 salariés sur 10 se disaient affectés par le bruit sur leur lieu de travail. À noter que cela ne concernait pas uniquement les salariés du BTP : pour 94% des Français interrogés, le bruit a des effets directs sur leur santé. « Par son omniprésence, le bruit et son intensité mettent à rude épreuve les cellules sensorielles de l'oreille », explique la JNA. En conséquence apparaissent fatigue, stress, dégradation de la qualité du sommeil, etc.
Coût sanitaire et social élevé
En plus de ces premiers impacts, des dommages collatéraux se font sentir en termes économiques : « Aux coûts de santé publique liés aux surdités professionnelles de 100 000 euros selon l'Assurance maladie, par individu déclaré, il faut ajouter les coûts insidieux connexes », précise la JNA dans un communiqué, faisant allusion à la consommation d'anxiolytiques et de somnifères que les Français consommeraient à haute dose. Sans oublier les pertes financières des entreprises liées à une moins grande efficacité individuelle et collective de leurs collaborateurs.
Plus de « politiques de bien-être »
Malgré ce tableau bien sombre, « nous avons la possibilité d'agir », nuance la JNA. Comment ? « La santé auditive offre une nouvelle clé d'analyse et de compréhension. Elle offre notamment la possibilité d'optimiser les politiques de qualité de vie, de bien-être et de santé au travers d'un dialogue social gagnant-gagnant », souligne l'association dans son communiqué, avant d'ajouter : « un choix de société est à opérer ; il pourrait contribuer à affirmer les valeurs humanistes du pays ». Un message que de nombreuses entreprises devraient entendre ?
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