"Handicap, on va devenir votre priorité". C'est l'une des banderoles qui était brandie dès 17h par un collectif de personnes handicapées à la barrière de péage à l'entrée de Toulouse. Le 21 mai 2018, ils étaient une trentaine pour cette opération "péage gratuit" pour protester contre "le recul de leurs droits et de leurs ressources", a-t-on appris auprès des organisateurs et de la gendarmerie. "Solidarité, taxons les sociétés d'autoroute, pas les salariés" : à l'appel du CIAH-31 (Collectif inter associatif handicap du 31), les manifestants, dont cinq en fauteuil, ont "offert cette gratuité" de l'autoroute aux automobilistes pour lancer un "signal au gouvernement" et parce que "la colère" gronde chez les personnes handicapées.
Une réalité brutale
"Le candidat puis le président Macron parlait de créer un 'Nouveau Monde', de 'lutter contre les inégalités' et de faire du 'handicap une priorité'", a rappelé Odile Maurin, présidente d'Handi-Social, une des associations du collectif. "Mais la réalité de cette priorité est brutale : attaques massives contre les droits des personnes en situation de handicap, tout en prétendant construire une société inclusive", a-t-elle déploré, dénonçant comme les autres associations le plan relatif au logement, le non-respect par la SNCF de ses engagements en matière d'accessibilité ou encore la stagnation de l'Allocation adultes handicapés (AAH), "toujours en dessous du seuil de pauvreté".
Mobilisation de masse
Résultat, selon le collectif, après un an "le bilan de Macron" se traduit par "des reculs en matière d'accessibilité, de compensation du handicap et de ressources". "L'accès à la citoyenneté des personnes en situation de handicap, l'inclusion, ce sont des choix politiques (...). Or les actes du gouvernement actuel démontrent que derrière l'affichage, c'est encore inaccessibilité, souffrance, maltraitance à domicile (...) pour les personnes en situation de handicap", constate le CIAH-31. "On veut faire passer le message suivant aux personnes handicapées, poursuit Odile Maurin : Nous appelons à multiplier, dans toute la France, y compris dans les coins les plus reculés, les opérations coup de poing et à les médiatiser (Facebook direct par exemple avec un simple smartphone) et pour cela il suffit de quelques personnes déterminées et pacifiques qui ne laisseront pas intimider."