Personnes handicapées: manifestation du 29 mars

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Par Martine VERON
PARIS, 28 mars 2008 (AFP) - Plus de 25.000 personnes handicapées, malades ou invalides sont attendues samedi à Paris, pour une "marche vers l'Elysée" à l'appel du collectif d'associations "Ni pauvre, ni soumis", qui réclame un revenu d'existence "décent", au moins égal au Smic.
"Aujourd'hui, des centaines de milliers de personnes en situation de handicap, atteintes de maladie invalidante ou victimes d'accident du travail, qui ne peuvent pas ou plus travailler, sont condamnées à vivre toute leur vie sous le seuil de pauvreté" (817 euros par mois pour une personne seule), affirme le collectif.
Pour cette manifestation "historique", le collectif, qui regroupe une centaine d'associations nationales de malades et de handicapés (dont l'APF, l'Unapei, la Fnath, Aides ...) a affrêté 13 trains et 5 avions, 700 autocars et minibus.
Rendez-vous est donné samedi à 11H00 place de la République, pour un début de manifestation à 13H00 vers la place de l'Opéra, d'où une délégation partira à l'Elysée.
"Quand on sait l'effort que cela signifie pour un handicapé de se déplacer, cela montre bien la motivation des gens, avec des moyens logistiques supérieurs, on aurait pu doubler le nombre", affirme à l'AFP Emmanuel Loustalot, délégué de l'APF (paralysés de France) à Montpellier.
La question des ressources des personnes handicapées a été insuffisamment traitée par la loi handicap de février 2005, estiment les associations.
Si la loi a créé une "prestation de compensation" destinée aux aides matérielles et humaines, elle n'a pas amélioré, disent les associations, les revenus d'existence.
"On peut avoir une aide 24H/24 mais être réduit à une activité de survie", explique l'APF. Quelque 810.000 handicapés, qui ne peuvent pas ou plus travailler, vivent avec 628,10 euros de l'allocation adulte handicapé (AAH).
La confirmation par Nicolas Sarkozy mardi, quatre jours avant la manifestation, de revaloriser l'AAH de 5% en 2008, conformément à sa promesse électorale, "n'a fait que mobiliser les gens", souligne le secrétaire général de la Fnath (accidentés de la vie) Arnaud de Broca.
"On rend d'un côté ce qu'on prend de l'autre", dit-il, rappelant que les bénéficiaires de l'AAH ne sont pas exonérés des franchises médicales mises en place par le gouvernement, le montant de l'allocation dépassant de 7 euros le plafond qui leur permettrait d'accéder à la CMU (couverture maladie universelle), qui exonère des franchises.
Les associations craignent aussi que l'accent mis par le gouvernement et le chef de l'Etat sur l'emploi des handicapés, avec une conférence nationale le 10 juin centrée sur ce thème, n'ait pour effet de "culpabiliser" les handicapés.
Nicolas Sarkozy a déclaré mardi qu'il fallait avoir "le courage de revoir les conditions de l'allocation", de façon à privilégier l'accompagnement vers l'emploi.
"Cela signifie de manière insidieuse qu'il y a des handicapés qui pourraient travailler mais préfèrent l'assistance", souligne Patrice Tripoteau, directeur du pôle social à l'APF.
"Tout le monde est d'accord pour dire que la meilleure solution, c'est d'avoir un emploi, mais il y a des problèmes de formation, d'accessibilité, de discrimination, et beaucoup de gens ne peuvent pas travailler, doit-on les laisser sous le seuil de pauvreté?", interroge Arnaud de Broca.
Rappelant que la solidarité familiale ne devait pas se substituer à la solidarité nationale, les associations demandent un réel accès à la formation et à l'emploi pour ceux qui le peuvent, la garantie d'un revenu décent pour les autres, et une harmonisation des régimes existants.
mv/im/cb

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