Chaque année, ce nombre s'accroît d'environ 1 500 nouveaux cas, les hommes étant trois fois plus touchés que les femmes. En grande majorité, ils sont âgés de 20 à 30 ans. Les traitements sont encore inexistants. Tous ces traumatisés de la moelle épinière sont donc, a priori, condamnés à rester rivés sur un fauteuil roulant, sans espoir de se relever un jour.
Se mouvoir à nouveau ?
Pourtant, une innovation prometteuse leur permet d'envisager un tout autre avenir. Elle s'appelle NEUROGELTM. Conçu pour être implanté dans la moelle épinière d'un patient ayant subi une lésion, cet hydrogel est un support qui favorise la migration des cellules et la régénérescence des vaisseaux sanguins et des fibres nerveuses endommagés, du cerveau vers les membres paralysés, sans phénomène de rejet, offrant ainsi la possibilité aux personnes handicapées de se mouvoir à nouveau, totalement ou en partie. Cette matrice viscoélastique, biocompatible, non dégradable et non toxique, dont la structure poreuse rappelle celle du cerveau embryonnaire, permet l'infiltration cellulaire, vasculaire et nerveuse. Une fois implanté au niveau d'une lésion aiguë ou chronique de la moelle épinière, l'hydrogel remplace de façon permanente les cavités créées par la lésion ou l'ablation chirurgicale de la cicatrice gliale.
A quand les essais sur l'Homme ?
Cette recherche majeure, reconnue par une communauté scientifique grandissante, est également encouragée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM - anciennement AFSSAPS), la plus haute autorité de santé en France. Elle a été testée sur des animaux paralysés qui ont retrouvé mobilité et sensibilité. A quand les essais sur l'Homme ?
Une association dédiée
Cette découverte est soutenue par « Neurogel en marche ». Présidée par Jean-Luc Gay, et parrainée, depuis 2010, par Philippe Bernat-Salles, ancien joueur de l'équipe de France de rugby, cette association reconnue d'intérêt général rassemble des personnes paralysées et valides qui souhaitent assurer la promotion de cet hydrogel prometteur. Son objectif principal est la mise en œuvre de cet essai clinique afin d'obtenir, de la part des autorités sanitaires, l'accréditation CE (Conformité européenne), ultime étape pour donner aux patients la chance de bénéficier de ce dispositif médical.
De l'argent pour débuter les essais !
Un programme d'études précliniques réglementaires a été réalisé avec succès et un protocole d'essai clinique est actuellement en préparation. Désormais, l'association doit trouver des professionnels de la santé dont le cœur de métier est la mise en œuvre et le suivi d'essais cliniques en s'appuyant sur un promoteur institutionnel (CIC, CIT, AP-HP) ou sur un organisme de recherche sous contrat (CRO). Mais rien ne peut se faire sans financements, sésame pour mener ce projet à bien. Or l'association déplore le peu d'implication des pouvoirs publics dans ce domaine. Les tests toxicologiques préliminaires s'élèvent, à eux seuls, à 365 000 €. Il en faut dix fois plus pour implanter cet hydrogel sur une dizaine de patients para ou tétraplégiques (opération et rééducation comprise). Le prix à payer pour un véritable traitement de la paralysie...