Les lames d'Oscar Pistorius : avantage ou handicap ?

La récente qualification d'Oscar Pistorius pour le 400m et le 4X400m des JO de Londres a fait couler beaucoup d'encre. Ses prothèses futuristes lui procurent-elles un avantage sur les autres coureurs ' à pieds ' ? Réponse d'Ossur, leur créateur...

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Depuis plusieurs années, le grand public ne cesse de se passionner pour une invention spectaculaire : le « cheetah flex foot ». C'est le pied de sprint optimal pour les amputés tibiaux et transfémoraux. Conçue en fibre de carbone, sa lame reproduit le mouvement de la patte arrière du félin qui s'étend pour atteindre le sol tandis que les muscles puissants de sa cuisse tirent son corps vers l'avant. D'où son nom « cheetah » qui signifie « guépard » en anglais ! Des sportifs amputés s'en sont emparé : Marlon Shirley, April Holmes ou Oscar Pistorius. Tous trois détenteurs de records du monde ! Mais c'est surtout ce dernier qui défraie la chronique.

La fédé dit « Non ! »


Amputé des deux jambes à l'âge de onze mois, l'athlète sud-africain ne cesse de provoquer la perplexité des organisateurs des grandes compétitions mondiales. Sportif de très haut niveau, il veut non seulement participer aux Jeux réservés aux athlètes handicapés, mais aussi aux compétitions « valides ». Or ses lames ne lui offriraient-elles pas un réel avantage métabolique sur ses concurrents ? Grand débat entre 2007 et 2008. En 2007, la fédération internationale d'athlétisme décide t'interdire la compétition à tous les porteurs d'appareillages qui pourraient les avantager. Oscar, surnommé « Blade runner », serait-il l'homme bionique, l'homme augmenté ?

Le créateur proteste


Össur, le créateur de cette prothèse est catégorique : « Non ! Le Cheetah a les propriétés d'un pied normal, rien que ces propriétés, et n'a pas été conçu pour transformer Oscar en Hermès au pied ailé. Il gagne parce que c'est un très grand sportif et non grâce à une aide mécanique. » Des études ont montré que le cheetah flex foot peut restituer environ 90 % de l'énergie qu'il a stockée. Celle-ci est nettement inférieure à celle du pied et de la jambe d'une personne valide (249%). Par ailleurs, pour être « bionique », il faudrait que sa prothèse intègre des capteurs, des microprocesseurs, voire des moteurs pour fournir un mouvement assisté.

Valide, handicapé, ou les deux à la fois ?


Rebondissement en 2008 : le tribunal arbitral du sport tranche en faveur d'Oscar Pistorius, qui rate de peu sa qualification pour les Jeux olympiques de Pékin (il se couvre néanmoins d'or sur le 100, 200 et 400 m des Jeux paralympiques). Il prend sa revanche en compétition « valides » en décrochant la médaille d'argent avec l'équipe sud-africaine dans le relais 4X400 mètres aux championnats du monde de Daegu (Corée), en août 2011. Les JO de Londres 2012 lui sourient puisqu'il sera au départ du 400m et du 4X400m. Mais Oscar Pistorius s'est également qualifié pour les Jeux paralympiques. Son « pied normal » peut-il justifier qu'ils concourent avec les « handicapés » ? Un second débat...

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