Taxis ou métros inaccessibles, signalétique défaillante, ascenseurs en panne : la France peut (et doit) mieux faire pour adapter ses transports collectifs aux besoins des personnes handicapées. C'est ce qu'a constaté un comité d'experts lors d'un colloque à Paris.
Aller plus loin afin de donner le ton de cette rencontre intitulée « Transport et accessibilité, allons plus loin », le ministre des Transports, Gilles de Robien, et la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, Marie-Thérèse Boisseau, ont bien apposé leurs signatures au bas de la « charte nationale de l'accessibilité » Cependant, la loi n'aura été présentée au Conseil des ministres que le 10 décembre dernier. Il s'agit d'un texte d'orientation sur l'insertion des personnes handicapées dont un volet est consacré aux transports. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports, s'est dit, pour sa part, convaincu qu'améliorer l'accessibilité ne rend pas seulement service aux personnes à mobilité réduite, mais aussi à l'ensemble de la clientèle des transports.
Profitable pour tous
Le colloque a également permis de rappeler que les aménagements, tous spécifiques qu'ils sont, profitent aussi aux femmes enceintes, aux mamans d'enfants en bas-âge devant manuvrer des poussettes ainsi qu'aux personnes de petite taille. Il faut rappeler et même si cela semble du rabâchage, qu'en France, la notion de mobilité réduite concernerait presque dix-neuf millions de personnes, soit pas moins de 31,4 % de la population*
L'Allemagne comme référence ?
Si, à la RATP, on a bien dû reconnaître que la situation n'était pas satisfaisante, on a aussi évoqué le plan d'équipement lancé pour que se généralisent sur tout le réseau des annonces sonores et visuelles. Malheureusement, la mise en place risque d'être plutôt longue. Du côté de nos voisins étrangers, Nuremberg (Allemagne) fait figure de ville-modèle, avec notamment, des ascenseurs à chaque station de métro et la mise en situation de handicap des politiques et des décideurs. « Organiser des visites en les équipant de lunettes destinées à réduire leur visibilité leur permet de mieux comprendre, en les vivant directement, les problèmes des mal-voyants », explique un responsable technique du réseau de transport de Nuremberg.
Se concerter pour réussir
À Londres, les dix-neuf mille taxis sont tous à même d'embarquer des fauteuils roulants. Leurs collègues parisiens sont loin de pouvoir en faire autant mais force est néanmoins de reconnaître que la France a fait des progrès. À l'exemple de Grenoble (Isère) où les tramways équipés de planchers surbaissés sont maintenant accessibles à tous. D'autres villes de taille moyenne ont été citées en exemple. Ainsi à Mâcon, où l'on a choisi d'aménager l'ensemble du réseau pour tous, la concertation a été source de réussite et il n'est plus question de lancer un chantier sans que l'accessibilité n'en soit un paramètre. Il semble que des difficultés demeurent malgré tout dans la prise en compte des handicaps auditifs ou intellectuels.
* selon une enquête de l'Insee de 1999.
(SM avec AFP)