Interview de Marie-Anne Montchamp

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La secrétaire d'Etat aux personnes handicapées n'ayant pu nous accorder qu'une courte interview nous n'avons pas pu aborder tous les aspects polémistes de la loi. Elle nous livre cependant de précieux éléments sur la manière dont la loi a été pensée. [BB]Handirect: [EB] La définition du handicap utilisée dans la loi fait grincer les dents de beaucoup d'association. Qu'est-ce qui vous a amenée à la rédaction de ce texte ? [BB]Marie-Anne Montchamp [EB] : Je voulais que la complexité du handicap apparaisse clairement dans le texte or l'environnement ne donne pas une véritable vue des différents types de handicap mais seulement des conséquences. Cela dit, la notion d'environnement apparaît clairement dans le texte. Cette définition est offensive et volontariste car elle marque une étape dans la culture que nous avons sur le handicap, en effet pour le grand public elle décrit tous les types de handicap ce qui me paraît important. [BB]Handirect: [EB] La représentativité des associations dans les instances nationales divise ces mêmes associations qu'en pensez-vous ? [BB]Marie-Anne Montchamp :[EB] La loi doit être respectueuse du droit français. Toutes les associations sont importantes et continueront de l'être et la CNSA va leur apporter un rôle nouveau. Elles vont devenir de véritables partenaires et il va falloir se pencher sérieusement sur la question de leur représentativité. [BB]Handirect:[EB] En quoi la double inscription scolaire est-elle une avancée ? [BB]Marie-Anne Montchamp :[EB] C'est une avancée à deux titres. L'école s'adresse à tous les enfants de la république et si aujourd'hui elle devient accessible elle permettra à plus d'enfants handicapés d'accéder à la culture et de bâtir leur projet de vie. Même si l'école ordinaire est le meilleur environnement pour l'enfant, il peut avoir besoin de soins et l'école spécialisée est alors une alternative le temps nécessaire. Cette double inscription permettra aussi aux enfants ordinaires d'être sensibilisés au handicap. Elle permettra de toujours mettre en priorité l'inscription à l'école ordinaire et ainsi de travailler beaucoup plus sur le projet éducatif. [BB]Handirect:[EB] Le délai de mise en accessibilité des transports et du bâti a été supprimé par le Sénat, comment expliquez-vous ce geste ? [BB]Marie-Anne Montchamp :[EB] Je vais réintroduire ce délai de 10 ans à l'Assemblée nationale. Mais je crois qu'il ne faut pas s'effaroucher du débat démocratique car la question du handicap n'est pas partagée par tous. [BB]Handirect:[EB] Bien que la prestation de compensation soit un des points forts de la loi, sa définition et sa mise en œuvre restent assez confuses, notamment en ce qui concerne la détermination du choix de vie. Pourriez-vous nous en dire plus ? [BB]Marie-Anne Montchamp [EB] : La loi donne un cap, mais le choix que va faire une personne et qui prédominera sur sa vie, se fera avec des professionnels. Les sites pour la vie autonome sont d'ailleurs rompus à cet exercice. On est ici au cœur d'un projet destiné à changer les regards et les perspectives sur la personne handicapée. [BB]Handirect: [EB] A partir de quand cette loi produira t-elle ses effets ? [BB]Marie-Anne Montchamp [EB] : Au 1er janvier 2005 car tous les budgets sont fléchés. La prestation de compensation commencera à être servie au 1er janvier 2006 car elle va demander une année de mise en place. Propos recueillis par JMMC
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