Personnes Handicapés en Irak, des soldats ont besoin d'une maison 'différente'
Par Jérôme BERNARD
WASHINGTON, 16 sept 2005 (AFP) - Une association propose à des soldats grièvement blessés en Irak une maison 'différente', correspondant à leur handicap.
Baptisée "Des Maisons pour nos soldats", l'association a été créée en mars
2004 par John Gonsalves, 38 ans, de Taunton (Massachusetts, nord-est). Cet entrepreneur du secteur du bâtiment a décidé d'utiliser ses compétences quand il a constaté qu'il n'existait rien en la matière.
La première maison doit bientôt être terminée à Middleboro (Massachusetts).
"A la fin septembre, on va commencer à installer les meubles et nous remettrons les clés" à l'heureux bénéficiaire, explique à l'AFP Kirt Rebello, un des responsables de l'association.
Ce projet aura coûté 300.000 dollars, précise cet ancien militaire, qui a été dans les Marines pendant 14 ans et s'est porté volontaire dès les débuts de l'association.
Le sergent Peter Damon, sa femme Jenn et leurs deux enfants, Allura et Danny, en seront les bénéficiaires. M. Damon a perdu une partie de ses bras quand un pneu d'un hélicoptère Blackhawk sur lequel il travaillait a explosé.
Sur son site web, l'association publie quelques photos de la progression des travaux, montrant une maison en bois en construction située au milieu des arbres, avec Peter Damon et sa famille posant au milieu.
Six autres projets sont en cours, en Pennsylvanie (est), en Californie (ouest), en Caroline du Nord (sud-est), en Virginie (est), en Géorgie
(sud-est) et en Louisiane (sud). Et plusieurs autres soldats handicapés ont rempli un dossier auprès de l'association.
"En Caroline du Nord, nous venons d'acheter la maison. Nous n'avons pas encore commencé à l'adapter, mais nous allons bientôt le faire", précise M.
Rebello.
A Dunbar (Pennsylvanie), "Des Maisons pour nos soldats" s'occupe de construire un logement adapté pour le soldat Sam Ross, un ingénieur de la 82e division aéroportée, blessé le 18 mai 2003 au moment où il manipulait des munitions près de Bagdad. Il a perdu une jambe et il est maintenant aveugle.
En fonction du handicap, chaque maison doit répondre à certains critères.
Si le soldat a perdu ses jambes, elle "doit être accessible en chaise roulante, les portes doivent avoir une largeur d'au moins 92 cm", explique Kirt Rebello. Les salles de bains doivent être modifiées.
Si le soldat n'a plus de mains, il n'est pas question d'avoir des poignées de portes, mais plutôt un système d'ouverture électronique.
L'association a établi des critères inspirés du ministère américain des Anciens Combattants pour accepter les dossiers déposés par les soldats handicapés. Ceux qui ont perdu leurs deux jambes ou leurs deux bras sont prioritaires. "Nous voulons venir en aide d'abord à ceux qui sont les plus grièvement blessés", précise M. Rebello.
Une fois que le dossier a été retenu, l'association fixe un budget et commence à collecter de l'argent pour le projet. "Nous cherchons à obtenir des dons sous forme de matériaux ou d'heures de travail", dit-il. En général, l'association réussit à financer chaque projet, moitié en nature, moitié en dons financiers.
A Dale City (Virginie), l'association dispose de 300.000 dollars, mais les prix de l'immobilier sont si élevés dans cette région au sud de Washington qu'elle n'a pas encore réussi à trouver une maison à un prix abordable.
Le logis est destiné au sergent Eugene Simpson, 27 ans, père de quatre garçons, qui a été grièvement blessé dans l'explosion d'un engin explosif artisanal près de son véhicule à Tikrit, en Irak. L'explosion a projeté des éclats dans son estomac et une épaule, brisé ses jambes et ses pieds et partiellement endommagé sa moelle épinière, paralysant ses membres inférieurs.
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