A Laval, les personnes handicapées sont des élèves presque comme le

Dans un collège de Laval, de jeunes handicapés moteurs ayant un décalage scolaire partagent avec les autres élèves temps de récréation, repas et activités culturelles, une initiative pilote en France...

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Laval, 6 déc 2005
Par Céline AGNIEL

Se déplaçant pour la moitié d'entre eux en fauteuil roulant, les 14 jeunes accueillis au sein de la Section d'éducation motrice (SEM) du collège Emmanuel de Martonne souffrent pour la plupart d'atteintes neurologiques ne leur permettant pas de suivre un cursus classique.
Ces élèves, âgés de 11 à 16 ans, suivent donc un programme éducatif spécifique. Mais, dès que sonne la fin des cours, ils sortent dans la même cour de récréation que les collégiens, partagent avec eux repas, activités sportives ou artistiques, tout en respectant, à quelques exceptions près, le même règlement intérieur, indique la principale Maryvonne Molière.
"Le but est, pour eux, de s'inscrire dans les règles de la société ordinaire" et de "côtoyer la culture des autres jeunes. Il n'y a plus de huis clos", explique Catherine Côme, la directrice de la SEM.
"Dans les classes normales, ces élèves subissent tant de pressions, le décalage avec les autres est tellement grand qu'ils dépensent trop d'énergie pour s'adapter". Cela donne "des personnalités très soumises alors que, dans la SEM, ils apprennent à s'affirmer", précise-t-elle.
Les espaces éducatifs et récréatifs ont été spécialement conçus ou entièrement réaménagés à l'été 2005 au travers d'un projet financé par le conseil général de la Mayenne à hauteur de 3,2 millions d'euros. La structure est désormais gérée par l'Association des paralysés de France.
Une seule chose rebute les jeunes dans ces locaux flambant neufs: les murs blancs "qui rappellent l'hôpital", déplore Thibaut, 13 ans.
A la rentrée 2005, "quand on arrivait à l'entrée du collège, (les élèves)nous regardaient bizarrement et même ils nous traitaient", se rappelle Hélène, 14 ans, en faisant la moue.
"Aujourd'hui, ça n'arrive plus jamais", assure Thibaut.
Quelques progrès restent néanmoins à faire, de part et d'autre. Emeline, 14 ans, élève de 4e, trouve que les adolescents de la SEM ont tendance à "rester encore un peu trop entre eux". Matthieu, lui, déplore que des collégiens les empêchent parfois de jouer au basket durant la récréation. "Ils disent: Les fauteuils, ils savent pas marquer", explique le jeune handicapé.
Les premiers signes d'intégration semblent cependant très positifs, selon les responsables de l'établissement.
Certains parents se sont ainsi étonnés de voir dans l'établissement des élèves en fauteuil roulant car leurs enfants ne leur en avaient même pas parlé, ce qui prouve que le handicap n'est plus considéré par les jeunes comme quelque chose d'insolite.

cal/jri/dv

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