Pour l'Amour des Jeux

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Il paraît que le sport ne fait de différences mais comment savoir ? Il est vrai qu'il n'existe pas d'athlètes handicapés, il y a des athlètes avec leurs moyens physiques à eux. Aller plus vite, plus hauts, plus fort, certes, c'est une affaire de moyens mais c'est d'abord l'affaire de chacun. La volonté de se dépasser, s'entraîner dur pour améliorer la qualité du geste sportif, faire des sacrifices dans sa vie professionnelle et dans sa vie privée, l'envie de gagner ou le goût de la compétition, franchement quelle différence ? Aux Jeux Paralympiques par exemple, avant d'être malvoyant un skieur est, avant tout, un sportif de haut niveau…. Pourtant, si besoin était de comparer, j'affirmerai avec force que les athlètes des Jeux Paralympiques sont bien différents des athlètes des Jeux Olympiques. C'est en tout cas, ce que m'a appris leur fréquentation lors de ces compétitions majeures qui rassemblent l'élite du sport mondial. Conviction qui s'est forgée en moi au fil du temps. Depuis 1994, je couvre les Jeux Paralympiques d'hiver et d'été, en tant que journaliste sportif à France 2. Le reste du temps je l'ai consacré à l'actualité du rugby, aux grandes compétitions de voile, au tour de France cycliste, à des centaines de reportages, à mille rencontres, mille visages et autant d'histoires qui m'en ont appris, un peu, sur les hommes et sur le sens de la vie. En quelque sorte faisons l'éloge de la différence. De mon point de vue, les Jeux Paralympiques sont des Jeux d'un type un peu particulier puisqu'ils sont des Jeux à dimension humaine. A Sestrières, lieu de rassemblement des athlètes engagés dans les compétitions de ski alpin et de ski nordique, le changement, à 15 jours d'intervalle, était flagrant. Aux Jeux Paralympique, faut-il le regretter, moins d'athlètes, moins d'argent (malgré des sponsors de plus en plus présents), moins de journalistes, moins de retransmissions télévisées en direct (ça c'est regrettable), moins de places vides dans les tribunes… nul cas de dopage (ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas d'athlète dopé…). Avec 15 médailles dont 7 en or et une 4ème place au classement des nations, les Jeux ont souri à l'équipe de France. Au cours de ces 8 jours de compétitions, il faut souligner la grande disponibilité des athlètes français, disponibilité encouragée par l'encadrement de l'équipe de France qui s'en remet, en l'occurrence au sens des responsabilités des athlètes et des médias. Cette proximité qui favorise l'échange, permet de présenter au public les champions dans toute leur dimension humaine. Un champion se signale en effet par sa qualité de sportif de haut niveau et par la richesse (et parfois la complexité) de sa personnalité (son histoire, son intelligence, sa sensibilité…). Rappelons qu'en majorité, ces athlètes ne vivent pas de leur sport. Ils étudiants ou travaillent pour la plupart. Un sportif n'est pas une machine à gagner. L'humanité qui se dégage des Jeux Paralympiques nous le rappelle à chaque occasion et nous réconcilie avec le sport. Merci aux athlètes. Christophe Duchiron
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