Encourager son autonomie
L'enfant malvoyant apprécie, comme tout autre, la nouveauté. Or certains parents misent parfois trop souvent sur la répétition, signe pour eux de sécurité. Evidemment, les expériences nouvelles peuvent intimider et un temps d'adaptation s'avère parfois nécessaire. A chacun de trouver le compromis entre une immuable routine et trop de stimulations déstabilisantes.
Développer ses autres sens
En l'absence de possibilités visuelles, l'enfant malvoyant cherche à apprendre par l'ouie et le toucher. Or les autres sens ne compensent pas automatiquement. Il faut donc l'encourager à développer chacun d'eux, en l'incitant à toucher différentes matières. Profitez par exemple d'une sortie pour découvrir la rugosité de l'écorce d'un arbre, la douceur d'un pétale... Très souvent, l'ouie devient le sens privilégié. Autour de l'enfant, des objets sonores construisent son environnement et le divertissent. Des jouets ou des instruments traditionnels font bon usage. Mais gare à la cacophonie, nocive à la fois pour son attention et la patience de son entourage !
En l'absence de vision, l'enfant maintient souvent le lien avec le monde extérieur grâce à sa mémoire. De temps en temps, un petit jeu de cache-cache, par exemple des jouets dissimulés dans les meubles de sa chambre, permet d'exercer cet atout indispensable.
L'aider à construire ses repères dans l'espace
Dès son plus jeune âge, il doit avoir pris l'habitude de bouger, de circuler, bien avant ses premiers pas. Il ne faut pas hésiter à le prendre dans vos bras pour l'accompagner dans son « voyage » à travers la maison, pour explorer son univers, lui donner la notion de l'espace et des dimensions. De la même façon, il ne faut pas limiter son environnement à son parc à jouets, puis à sa chambre, ou encore à son jardin. Il y apprendra peut être à trouver ses repères mais cette habitude rassurante pourrait l'empêcher de voler de ses propres ailes hors des limites connues. Dans la maison, il sait par exemple qu'il passe de la cuisine au salon grâce au revêtement de sol. Il est donc important pour qu'il puisse différencier les textures et les matériaux de le laisser aller pieds nus dans la maison ou à l'extérieur. Il peut ainsi éprouver le contact du sable, du gravier ou de la boue.
Apprendre par le jeu
Lorsque ses capacités visuelles le permettent, encouragez la motricité fine de votre enfant par le biais d'activités de précision, jardinage, découpage... Lorsqu'il est installé pour jouer, réunissez toutes les pièces dont il a besoin dans un grand plateau à rebord pour éviter qu'elles ne s'éparpillent. N'hésitez pas à bricoler des jouets adaptés à son handicap, en vous inspirant des trucs et astuces des autres parents. Evitez les jeux multi-activités qui submergent ses sens. Il existe un grand nombre de jouets adaptés : albums avec découpages et morceaux de tissus, livres en relief, livre qui chante avec cartes musicales, memory sonore pour apprendre à faire des paires, jeux de familles axés sur la reconnaissance tactile...
S'épanouir au contact des autres
Lui permettre de grandir au contact d'autres enfants, en le laissant partager leurs activités, est un cadeau précieux, une formidable émulation. Comme tout autre, il a besoin d'action, même si cela exige une certaine vigilance. Une balançoire, un filet d'escalade, un bac à sable lui offrent un terrain d'aventure tout à fait compatible avec son handicap. La plupart du temps, il accepte de s'en servir seul ou avec la complicité de ses amis.