Une franchise à objet social emploie des salariés handicapés

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AGEN, 19 nov 2009 (AFP) - Baptisée Aetes environnement, elle est née il y a quelques mois, de la rencontre entre le groupe de propreté Augias et l'Association sauvegarde et protection de la personne (ASPP) d'Agen.
"Nous voyons dans cette franchise un moyen de sortir de la logique de l'assistanat", se félicite Jean-Pierre Lloret, responsable du développement d'Aetes environnement. Ce travailleur social reconnait que pendant très longtemps "les travailleurs sociaux ont été trop éloignés des entreprises privées".
"Avec Augias, nous avons par exemple appris à faire des devis et à nous vendre au juste prix sans se sous évaluer sous prétexte que ce sont des handicapés", explique M. Lloret, satisfait de pouvoir désormais "concurrencer les entreprises du secteur marchand".
Aetes environnement compte une quinzaine de clients, des entreprises privées (bureaux, usines, magasins ...) dans lesquelles deux équipes de trois femmes, toutes atteintes de déficiences mentales, effectuent le ménage.
Elles reconnaissent toutes que, depuis quelques mois, leur travail a changé et qu'elles font preuve de davantage de professionnalisme.
"Nous sommes plus efficaces et le travail est moins fatiguant", explique Ode, 27 ans, tout en brandissant des produits ménagers de trois couleurs différentes en fonction de leur usage (sol, vitres et sanitaires).
Après une formation donnée par Augias, pendant six mois, deux à trois jours par mois, "nous avons nettement amélioré la qualité de nos prestations", remarque Bruno Conty, moniteur d'atelier.
"Elles se sentent plus valorisées", pointe M. Lloret. S'il est nécessaire de déployer un équipe de trois personnes handicapées, pour "un chantier" normalement fait par une personne, le responsable développement d'Aetes n'hésite pas à vanter leurs qualités. "Elles s'investissent dans leurs tâches et c'est un aboutissement pour elles au contraire de beaucoup d'agents d'entretien qui vivent leur métier comme un échec", souligne-t-il.
De leur côté, en faisant appel à Aetes, les employeurs remplissent une partie du quota légal de 6% de Travailleurs handicapés (TH).
Alors que comme toutes les activités de l'ESAT, la branche propreté a longtemps été déficitaire, désormais elle s'"autofinance" et permet même de "maintenir des ateliers qui ne sont pas rentables", explique M. Lloret.
Les ESAT français, actuellement touchés par la stagnation budgétaire des financements de l'Etat et des difficultés pour trouver des activités en raison de la crise économique, se montrent donc très intéressée par ce modèle de franchise.
Une quinzaine de structures (ESAT, entreprises d'insertion ou adaptées) sont d'ailleurs attendues à Agen pour observer ce modèle. Parallèlement, l'ASPP d'Agen, va développer la franchise à vocation sociale dans le domaine de l'archivage.
juf/dhe/luc

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