Lire le début de l'interview: http://informations.handicap.fr/art-actualites-1.0.0.0-3151.php
Handicap.fr: Vous êtes depuis peu eurodéputée. Quelles sont les vocations et les ambitions de « l'intergroupe handicap » dont vous faites partie ?
SG: Les eurodéputés qui s'engagent dans cet intergroupe ne le font pas par hasard ! Nous sommes motivés par la dimension humaine majeure du sujet traité. Pour moi, c'est aussi un moyen de prolonger mon action d'adjointe. La première réunion de l'intergroupe a surtout consisté à élire le nouveau président, qui est un élu sourd-muet, et son bureau. Nous allons passer rapidement à l'étude et l'amendement de la directive anti-discrimination et en parallèle nous nous attacherons aux vecteurs d'harmonisation par le haut des situations des personnes handicapées dans l'Union européenne.
H: Faut-il, en général, que les personnes en charge de ces dossiers soient elles-mêmes touchées par le handicap à titre personnel (famille, amis...) pour que leur motivation soit plus grande ?
SG: Si l'on vous suit, les malades seraient les seuls à pouvoir être médecins et les sans-abris architectes ! Pourquoi pas, mais cette catégorisation excessive ne correspond pas à ma conception de la société. L'action des personnes, des responsables associatifs, des élus, des acteurs institutionnels, se détermine par ce qu'ils sont, mais également par ce qui les nourrit et l'engagement qu'ils développent, quelle que soit la thématique.
H: On reproche souvent à la France d'être à la traine en matière d'accessibilité et de prise en charge des personnes handicapées, d'où vient cette frilosité ?
SG: Cinq ans après les espoirs soulevés par la loi de 2005, on peut à minima dire « frilosité » ! De mon côté, je dirais plutôt « déception et inquiétude ». Mon constat est sévère sur la quasi-totalité des aspects de la loi (emploi, bâti, scolarisation, ressources,...) pour lesquels l'Etat n'a pas respecté ses engagements et se contente aujourd'hui de faire du recyclage, quand il n'essaye pas de rétropédaler sur ses obligations. Si la France est à la traine, c'est qu'il y plus de belles paroles en l'air qu'un pilotage fort et soutenu des politiques.
Sylvie Guillaume: Lyon et l'Europe : même combat ! (2/2)
Eurodéputée socialiste, Sylvie Guillaume fut également adjointe au Maire de Lyon, chargée notamment des questions de handicap. Entre l'Union et l'ancienne capitale des Gaules, paroles d'une Européenne qui s'engage !