Le Téléthon se lance dans la fabrication de médicaments

L'Association française contre les myopathies (AFM) a obtenu, cas unique au monde, l'autorisation de fabriquer des médicaments pour des maladies rares, annonce le quotidien économique La Tribune dans son édition de mercredi.

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PARIS, 12 avr 2011 (AFP) -
Généthon Bioprod, "bras armé" de l'AFM, plus connue grâce au Téléthon organisé chaque année en décembre, vient d'investir 28 millions d'euros à Evry (Essonne) et commence cinq essais cliniques sur des maladies rares, souligne le quotidien.

"Nous sommes la première association à but non lucratif à avoir obtenu le statut d'établissement pharmaceutique, en février dernier", dit la présidente de l'AFM, Laurence Tiennot-Herment, citée par La Tribune.

A Evry, seront produits à partir de 2012 des lots de médicaments pour des essais cliniques de phase I et II, pour des pathologies neuromusculaires comme la myopathie de Duchenne, mais aussi des maladies rares du système immunitaire, de la rétine ou du foie.
"Nous visons une vingtaine de lots par an pour des essais de 15 à 20 personnes chacun, en Europe et aux Etats-Unis", précise Frédéric Revah, directeur général de Généthon. L'initiative est l'aboutissement d'un marathon de 24 ans pour l'AFM.
"Les 6.000 maladies rares touchent 3 millions de personnes en France et 30 millions en Europe, des marchés souvent trop petits pour les laboratoires traditionnels", dit encore Frédéric Revah.
Contrairement à Genzyme, la biotech rachetée par Sanofi, dont les traitements doivent être administrés pendant des années au patient, le Généthon pratiquera une "chirurgie du gène", dans le but de remplacer le gène déficient. Une technique complexe et très coûteuse : de 400.000 à 500.000 euros par lot clinique, écrit le quotidien.
"Nos besoins financiers s'élèvent à un milliard d'euros pour les six prochaines années, a chiffré le cabinet Bionest", affirme Laurence Tiennot-Herment. Pour l'heure, le Généthon est doté d'un budget de 30 millions d'euros par an, financé à 90% par les fonds récoltés lors du Téléthon (90 millions au total en 2010). "Mais le besoin de relais de croissance des grands laboratoires joue en notre faveur", espère M. Revah.
Le britannique GSK l'a compris : il a créé depuis février 2010 une unité maladies rares et commercialise plusieurs médicaments orphelins (Revolade contre un trouble hémorragique, Atriance dans la leucémie). La filiale française du groupe vient de commencer un essai de phase I/II pour la myopathie de Duchenne en partenariat avec le Généthon.

Même intérêt à l'Institut Mérieux, avec lequel le Généthon participe depuis 2006 au programme Adna, consortium financé par Oséo qui implique aussi Biomérieux et Transgène.
"Nous n'excluons pas des accords plus poussés dans le futur", dit Philippe Cleuziat, directeur des programmes d'innovation à l'Institut Mérieux.
cha/DS

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L'AFM est toutefois encore dans l'attente du statut d'établissement pharmaceutique, dont elle a besoin pour lancer cette production.

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