Charles Gardou: Situations de handicap : aménagements des concepts ou

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Cela semble bouger dans le domaine des situations de handicap : projet de révision de la loi d'orientation du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées, réforme de la Classification Internationale des Handicaps : déficiences, incapacités, désavantages (CIH); priorité énoncée par le président de la République en juillet 2002, projet de charte européenne...

Mise au point après des tests systématiques sur le terrain et une consultation internationale durant 5 ans, la nouvelle Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé (CIF) a été entérinée par la 54ème Assemblée Mondiale de la Santé le 22 mai 2001. Elle fait appel à un langage commun normalisé afin de permettre, à l'échelle du monde entier, la communication entre les diverses disciplines et spécialités scientifiques. Elle a opté pour les termes positifs : le vocable activité remplace celui d'incapacité , le mot participation se substitue à celui de désavantage. Faut-il y voir une terminologie politiquement plus correcte ou, plus fondamentalement, le symbole d'une rupture culturelle en train de se produire à bas bruit ?

De même, le concept d'intégration fait l'objet de réserves toujours plus nombreuses. Il apparaît en particulier trop lié à des politiques scolaires. Mais par quel terme le remplacer? Celui d'inclusion, d'origine anglo-saxone, renvoie-t-il à une notion radicalement différente ou, là encore, ne s'agit-il que d'un phénomène de mode conduisant à se débarasser des mots usés?

De la C.I.H à la C.I.F…La première, publiée pour la première fois, en 1980, à titre expérimental, par l'Organisation Mondiale de la Santé, a rapidement essuyé de multiples critiques, malgré son influence positive sur les représentations sociales. Outre le caractère défectologique du vocabulaire utilisé pour désigner les trois plans d'expérience qui constituent le handicap (déficience, incapacité, désavantage), on lui reprochait notamment sa logique linéaire, voire simpliste, l'importance conférée à l'étiologie, enfin l'accent mis sur l'individu délié des facteurs environnementaux .

La CIF veut corriger ces dérives, ce que reflètent d'emblée les mots fonctionnement, handicap, santé, qui en composent l'intitulé. Plus qu'une classification des conséquences de la maladie, elle ambitionne de classer, dans une visée positive, les composants de la santé. Désormais, l'état de fonctionnement et de handicap d'une personne est considéré comme le résultat de l'interaction dynamique (celle-ci peut être perçue comme un processus ou un résultat, selon le point de vue de l'utilisateur) entre son problème de santé, troubles, lésions, traumatismes...) et les facteurs contextuels.

Elle vise à rétablir un juste équilibre entre modèle médical, centré sur le soin à l'individu, et modèle social, privilégiant les solutions apportées par la collectivité. Elle se propose d'impulser des politiques d'accessibilité, de stimuler la participation citoyenne et de favoriser la lutte contre toutes les formes d'oppression dont les personnes en situation de handicap sont encore victimes.

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https://informations.handicap.fr/art-editorial-handicap-2003-695-737.php

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