Le bien-être, objectif du centre pour autistes et polyhandicapés de Montfermeil (REPORTAGE)
Par Joris Fioriti
MONTFERMEIL, 25 mai (AFP) - Quelques bâtiments récents, des pelouses bien entretenues et des grilles pour entourer le tout. Au Grand saule, le centre pour autistes et polyhandicapés de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), l'accent est mis sur la sécurité et le bien-être des pensionnaires.
"L'objectif de cet établissement est de permettre aux adultes accueillis de mener leur vie de la manière la plus épanouissante possible au regard de leurs besoins et en prenant en compte leur handicap", explique Alain Raoul, directeur général de la Fondation armée du salut, organisme qui a repris samedi la direction du Grand saule, après trois ans de gestion par une association de parents.
A l'intérieur du centre, 70 salariés se concentrent sur l'éveil et les besoins des quarante-quatre pensionnaires, dont aucun n'est autonome.
La tâche est d'autant moins facile que tous ne souffrent pas des mêmes pathologies. Certains autistes marchent, d'autres sont invalides. Les
polyhandicapés se déplacent tous en chaise roulante.
Les installations tiennent compte de ces particularités. Dans l'atelier de balnéothérapie, une nacelle permet aux invalides de se baigner en fauteuil dans une eau bouillonnante chauffée à 31 degrés.
"Cette thérapie est essentielle. Certains autistes qui, au sec, n'arrivent à faire que quelques pas, réussissent à marcher dans l'eau, grâce au courant", explique Frédéric Cathou, le directeur adjoint du centre.
Des activités créatives sont organisées: ateliers de théâtre, conte, cinéma ou cheval. Certains pensionnaires vont assister à des matches de football au Stade de France.
[BB]dossiers refusés faute de places[EB]
"Cet été, vingt-quatre pensionnaires partent deux ou trois semaines en vacances dans un centre extérieur, accompagnés par certains de nos encadrants.
Tout le monde part en vacances. Pourquoi pas eux ?", s'interroge Frédéric Cathou.
La multiplicité des activités, onéreuse, s'ajoute à des frais de personnel importants. Avec un budget de 4,5 millions d'euros par an, la maison d'accueil spécialisé de Montfermeil a un coût élevé. Mais les résultats sont au rendez-vous.
"On ne peut certes pas parler de progression des malades, mais il y a maintien des acquis, ce qui leur accorde un confort sur une plus longue
durée", estime le docteur Michel Georgeaud, qui travaille au centre.
Le Grand saule attire de plus en plus de familles, en quête d'hébergement pour leur enfant autiste ou polyhandicapé.
"Depuis trois mois que je suis arrivée, j'ai bien dû voir passer une trentaine de dossiers, que j'ai refusés, faute de place", admet Marie-Cécile
Blandeau, la directrice du Grand saule.
Maryse Fouasse, qui couve du regard sa fille Véronique, polyhandicapée, acquiesce,consternée. "Cela fait bientôt deux ans que l'on appelle au secours. Nous cherchons une place en internat pour ma fille, qui est externe
au Grand saule," explique-t-elle.
Chaque matin, Maryse et son mari Jean-Marc conduisent leur fille au centre. Le soir, ils la ramènent chez eux. "Mais Jean-Marc a des problèmes de dos, et c'est moi qui doit la porter. Bientôt, je ne pourrai plus. Comment fera-t-on alors ? ", sanglote Maryse.
La troisième édition des Journées de l'autisme, commencée samedi, se termine dimanche.
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