30 ans requis pour tortures sur une personne déficiente

Des peines de 7 ans à 30 ans de réclusion criminelle ont été requises à l'encontre de 6 personnes jugées devant la cour d'assises de Nancy pour avoir infligé humiliations, violences et viols à une jeune femme déficiente mentale en 2015 à Verdun.

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La victime, "Cassandra, a été une chose", a lancé l'avocat général, Philippe Laumosne, le 7 février 2019. "On reconnaît, on dit pardon, mais personne n'assume, parce que c'est le groupe. Mais je n'y crois pas à l'effet du groupe", s'est-il indigné. Dans la bande, âgée de 22 à 30 ans, "chacun est exploité au mieux de ses compétences", a encore ironisé le magistrat, fustigeant des accusés dont l'objectif était aussi de "récupérer le fric" de leur victime.

30 ans requis

L'avocat général a requis 30 ans, assortis d'une période de sûreté de 20 ans, contre le couple qui avait hébergé la victime, Laetitia Dupont et Caroline Denisart, ainsi que Manuel Pasquereau, à l'origine d'une multitude de sévices. Il a réclamé 12 ans à l'encontre de Dylan Bouflioune et Raphaël Gentilhomme, un ami d'enfance de la victime, qui l'ont frappée et violée à plusieurs reprises. Sept ans de prison ont été requis contre Mylène Santos, 25 ans, la petite amie de Manuel Pasquereau. Elle avait participé à un passage à tabac qui a duré plusieurs heures.

13 jours sous emprise

Pendant treize jours, Cassandra, âgée de 20 ans à l'époque des faits et atteinte d'une déficience mentale légère, a été séquestrée, attachée, frappée, violée, brûlée, privée de nourriture, d'hygiène et de soin, contrainte à deux reprises de s'immerger dans la Meuse. La jeune fille avait révélé les faits à une assistante sociale le 17 mars 2015 alors que deux des accusés la menaçaient de mort. Son avocate, Violaine Laguarrigue a détaillé comment Leatitia Dupont, présentée comme l'instigatrice, avait tissé "une toile d'araignée" autour de la victime, séparée de sa famille d'accueil pour un contrat d'apprentissage à Verdun, afin de lui extorquer son argent.
La conseil a demandé aux jurés "d'avoir à l'esprit le visage de Cassandra, que l'on a vu en vidéo, qui tourne le regard vers son bourreau, totalement ébahie, sidérée, avec les cheveux rasés à blanc, 12 kilos de moins, et les photos du légiste avec les marques des supplices sur le corps". Le verdict est attendu le 8 février.

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