Menotté et vêtu de la combinaison orange des détenus, le 5 février 2019, Nathan Sutherland, 36 ans, s'est contenté de décliner son état-civil devant le tribunal du comté de Maricopa, avant que son avocat ne plaide "non coupable" des crimes de viol et abus sur un adulte vulnérable pour lesquels il est poursuivi. "Comme vous et moi, M. Sutherland a droit à un procès équitable", a lancé à la presse l'avocat, David Gregan, à l'issue de cette très brève audience.
Un bébé en décembre
Infirmier agréé, Nathan Sutherland a été arrêté en janvier par la police de Phoenix dans le cadre d'une enquête ouverte après l'accouchement d'une femme de 29 ans (article en lien ci-dessous). La victime a mis au monde un petit garçon dans un centre de soins de la ville alors que, selon un communiqué de la famille de la jeune femme, elle "a un handicap mental important à cause de crises survenues tôt dans son enfance". Elle "ne peut pas parler mais a une petite capacité à bouger ses membres, sa tête et son cou", "répond aux bruits et est capable de montrer des expressions faciales", précise la famille, qui appartient à la tribu apache locale et prend désormais soin du bébé. Les médias américains avaient d'abord rapporté que la victime se trouvait dans le coma.
Confondu par son ADN
L'ADN de Nathan Sutherland correspond à celui de l'enfant, soulignent les autorités judiciaires. Mais son avocat a estimé après l'arrestation que "les preuves sont minces" contre son client et manifesté son intention de demander un nouveau test ADN indépendant. Le personnel du centre de soins Hacienda HealthCare, où Nathan Sutherland était employé depuis 2012, a assuré ignorer que la jeune femme était enceinte jusqu'au moment où l'accouchement s'est déclenché. M. Sutherland est "un infirmier agréé qui était responsable des soins à la victime au moment de l'agression sexuelle", avait expliqué la chef de la police de Phoenix, Jeri Williams, précisant n'avoir jamais fait face à un tel cas en plus de 30 ans de carrière. La victime "n'était pas en mesure de donner son consentement", a précisé la police.