Aux Etats-Unis, depuis 2016, Uber a mis en place une pénalité financière imposée au client lorsque le chauffeur attend plus de deux minutes au point de rendez-vous fixé à l'avance (5 minutes pour les clients Uber Black ou SUV). Or, fait valoir le ministère américain de la Justice dans le document de l'assignation devant un tribunal fédéral de Californie, le 10 novembre 2021, "beaucoup de passagers à mobilité réduite ont besoin de plus de deux minutes pour monter ou charger un véhicule, pour plusieurs raisons". Les autorités mentionnent fauteuils roulants et déambulateurs, "qui doivent être pliés et rangés dans le véhicule".
Des dépassements non remboursés
Selon les éléments cités par le ministère public, Uber a, au cas par cas, remboursé des clients en situation de handicap qui avaient dû payer plus cher leur course, mais la plateforme a parfois aussi refusé de prendre en compte des demandes sur cette base. Les chauffeurs ne peuvent pas changer les paramètres de la course et éviter que les clients à mobilité réduite soient pénalisés. Pour le ministère de la Justice, ces pratiques s'inscrivent en violation de l'Americans with disabilities act (ADA), grande loi contre la discrimination liée au handicap et votée par le Congrès américain en 1990.
La réponse d'Uber
Dans une réaction transmise à l'AFP par un porte-parole, Uber a indiqué avoir procédé à un changement "la semaine dernière" dans ce domaine. "Désormais, les frais de dépassement (de temps d'embarquement) seront supprimés pour tout passager qui certifiera être en situation de handicap", a indiqué le groupe. Uber réfute le fait que son règlement et sa tarification soient en infraction avec l'ADA et assure qu'il va "continuer à améliorer ses produits pour permettre à chacun de se déplacer facilement autour de chez lui".