Elles informent, accompagnent, instruisent les demandes d'aides mais sont parfois débordées. Les 104 maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ont légèrement amélioré leur temps de réponse et privilégient plus largement l'octroi de droits à vie, selon un baromètre publié le 3 mars 2021.
Mesurer les progrès accomplis
Ce baromètre, publié sur le site de Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, est l'une des principales mesures d'un vaste chantier d'"amélioration du service public" pour les personnes handicapées, lancé en octobre avec l'Assemblée des départements de France. Actualisé tous les trimestres, il permet au grand public de mesurer les progrès accomplis dans chacune de ces structures départementales en incluant des indicateurs sur le délai de traitement des demandes, le taux de satisfaction des usagers. Il permet également de vérifier que la structure se conforme aux instructions gouvernementales de délivrer désormais des droits "à vie", afin qu'une personne aveugle ou amputée n'ait plus à justifier régulièrement qu'elle est toujours handicapée (article en lien ci-dessous).
100 000 AAH à vie
Ainsi, entre 2019 et fin 2020, près de 100 000 personnes se sont vu attribuer l'allocation aux adultes handicapés (AAH) à vie (sur plus d'un million), la part d'attribution de ce droit passant de 25% à environ 60%. De même, 937 000 cartes mobilité inclusion (CMI) ont été accordées sans limitation de durée entre janvier 2019 et décembre 2020 avec un taux d'accord supérieur à 50 % au cours du dernier trimestre 2020 dans 83 MDPH pour la CMI invalidité. Concernant l'amélioration des réponses, la durée moyenne de traitement d'une demande est passée de 4,6 mois en 2019 à 4,2 mois à la fin 2020. Pour l'octroi de l'AAH par 1,2 million de personnes, la durée moyenne de traitement est passée de 4,8 mois en 2019 à moins de 4,1 mois fin 2020. "L'objectif est de réduire ce temps à trois mois, conformément à l'engagement du président de la République", a réagi auprès de l'AFP la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, ajoutant que "certaines structures sont encore à plus de six mois, voire plus de huit mois" pour cette demande. Selon Mme Cluzel, il est "essentiel que toutes les MDPH se saisissent de cette mesure car il faut arrêter de demander sans arrêt aux adultes, aux parents, la preuve de leurs droits".
Pour soutenir les MDPH, 25 millions d'euros ont été budgétés, dont 10 millions d'euros spécifiquement consacrés au rattrapage des retards les plus importants en envoyant des "missions d'appui". Prochainement, cinq MDPH vont bénéficier de ces renforts, celles de la Manche, de l'Aveyron, de la Creuse, de Seine-Saint-Denis et de Martinique, a précisé la secrétaire d'Etat.