La Fédération des ascenseurs apporte des précisions sur les besoins des Français en matière d'équipements d'ascenseurs. L'organisme publie les résultats d'une deuxième édition de l'enquête intitulée « Les Français et l'ascenseur », réalisée avec l'institut de sondage IPSOS en juillet 2016. Comparé à l'étude précédente (2015), les attentes sont plus grandes.
Un besoin urgent
D'après les observateurs, 86% des Français associent l'ascenseur à la notion d'accessibilité tant pour les personnes en situation de handicap que pour faciliter le transport de tous, par exemple en cas de déplacement avec des poussettes, des valises ou des sacs de courses… Sur l'échantillon de personnes interrogées, 96% estiment cette mise en accessibilité prioritaire. Plus globalement, une sur deux considère l'installation d'ascenseurs comme un « besoin urgent ». À l'inverse de certains lieux publics - culturels, administratifs et scolaires- pointés du doigt pour l'insuffisance d'équipements en ascenseurs et escaliers mécaniques, les établissements hospitaliers, les aéroports et les gares sont, pour plus de 80% des Français, considérés comme bien équipés.
Trop de vision à court terme
En ce qui concerne les logements, en revanche, le besoin se fait nettement ressentir. L'installation d'un ascenseur en-deçà du 4e étage est jugée nécessaire pour 70% des personnes interrogées. Une demande qui ne cesse de croître, sachant que la population française tend à vieillir ; on estime qu'en 2030, 30% aura plus de 60 ans. La mise en accessibilité dans les logements s'avère d'autant plus compliquée que l'installation d'un ascenseur dans un immeuble résidentiel n'est obligatoire que lorsque celui-ci comporte au minimum 4 étages… « La majorité des constructions privilégiées par les bailleurs dans le logement sont des immeubles à trois étages, donc sans ascenseurs, sauf dans certains quartiers où les bâtiments sont équipés aux niveaux 2 ou 3, précise Alain Meslier, délégué général de la Fédération, dans une interview accordée à Handicap.fr en avril 2016 (en lien ci-dessous). À l'heure de la loi d'adaptation de la société au vieillissement, il est regrettable d'opter pour une vision à court terme. »
Quelques innovations récentes
La Fédération ajoute que le taux d'équipement n'a pas évolué depuis 30 ans alors que le besoin est croissant, et un Français sur deux résidant en logement collectif n'aurait pas accès à l'ascenseur. En 2016, une plus grande mise en accessibilité est donc prioritaire. « En favorisant cette mobilité, l'ascenseur contribue à décloisonner nos espaces et à rendre la société plus inclusive, souligne Pierre Hardouin, président de la Fédération. En tant que professionnels du secteur, nous devons le porter auprès des pouvoirs publics pour faire de la mobilité un thème majeur des prochaines échéances politiques. » Des initiatives sont tout de même prises en ce qui concerne les installations récentes, qu'il s'agisse de monter un étage ou d'accéder au sommet d'un gratte-ciel ; les ascenseurs neufs sont aujourd'hui dotés de boucles magnétiques, de boutons en surépaisseur, parfois en braille pour les personnes aveugles, ainsi que d'une téléalarme lumineuse.
On en installe entre 10 et 12 000 chaque année en France, ainsi que 8 à 10 000 monte-escaliers. De quoi prendre de la hauteur plus souvent ? Pour Pierre Hardouin, en tout cas, les installations doivent se développer dans les années à venir, dans les lieux publics comme dans les habitations. « L'ascenseur fait partie de notre quotidien. […] C'est une pièce supplémentaire dans le prolongement d'un appartement qui mérite qu'on lui redonne toute sa place. »
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