Autisme : pensées suicidaires à cause d'un médicament ?

Une association demande une enquête sur un psychotrope prescrit à des enfants autistes alors qu'il pourrait avoir, pour effets secondaires, d'entraîner des pensées suicidaires. Un ado de 13 ans s'était défenestré en 2015.

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L'association « Vaincre l'autisme » a demandé au ministère de la Santé d'ouvrir une enquête sur la prescription grandissante de l'Abilify, un psychotrope pouvant avoir des effets secondaires graves, à des enfants autistes alors même que ce médicament n'est pas autorisé pour ce type de maladie. « D'après nos informations, ce traitement est donné à un nombre croissant d'enfants, dont les plus jeunes ont à peine 5 ou 6 ans », a déclaré le 11 février 2016 à l'AFP M'Hammed Sajidi, le président de l'association qui fait état de témoignages « alarmants », dont la défenestration d'un jeune autiste de 13 ans en 2015 que sa famille attribue à la prise de l'Abilify.

Des durées de prescription trop longues

Commercialisé depuis 2004 par le laboratoire Otsuka Pharmaceutical Europe, l'Abilify (principe actif aripiprazole) est un psychotrope indiqué dans le traitement des schizophrénies et des troubles bipolaires. Chez les adolescents de plus de 13 ans souffrant de troubles bipolaires, la durée de traitement ne doit pas dépasser 12 semaines, selon la notice du laboratoire. Selon « Vaincre l'autisme », de l'Abilify aurait été prescrit pendant une période plus longue à Yassine, l'adolescent qui s'est défenestré, d'abord par un généraliste, puis par des psychiatres. « Pourquoi donne-t-on ce médicament alors qu'il n'est pas autorisé pour traiter l'autisme », s'interroge M. Sajidi qui demande que la prescription de l'Abilify soit suspendue pour les enfants et les adolescents « jusqu'à nouvel ordre ».

Effets secondaires : pensées suicidaires

L'association réclame également que des informations sur les effets indésirables de l'Abilify soient diffusées pour que le cas de Yassine ne se reproduise plus. Parmi les nombreux effets secondaires (maux de tête, insomnie, troubles cardiaques...) mentionnés par le laboratoire sur la notice, figurent notamment les idées suicidaires. « Les patients plus jeunes présentent un risque plus élevé de développer des événements indésirables associés à l'aripiprazole », précise le laboratoire. Interrogée par l'AFP, l'agence du médicament ANSM relève pour sa part que les médecins signalent peu les effets indésirables des médicaments qu'ils prescrivent. Au niveau international, l'ANSM a été informée de 7 suicides chez des enfants et des adolescents ayant pris ce médicament et de 130 cas de tentatives de suicide ou de pensées suicidaires.

© LoloStock/Fotolia

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