Estelle Ast est montée vers quatre du matin en haut d'une imposante grue de chantier dans le centre-ville et a déployé à côté du poste de commandes une banderole sur laquelle était écrite: « Autisme, arrêtez le carnage ». Les force de l'ordre ont établi un périmètre de sécurité et tentaient de convaincre la jeune mère de descendre, en vain.
« Partout dans le monde, à part en France et en Argentine, on pratique la prise en charge éducative ABA (Applied Behaviour Analysis - Analyse appliquée du comportement, Ndlr). Ça fait bien progresser les enfants », a expliqué par téléphone à l'AFP Mme Ast. Selon elle, seulement 2% des enfants autistes en France sont scolarisés contre 50% en Angleterre. La mère d'Allan, 8 ans et scolarisé en CE1 à Toulouse, entend également dénoncer la situation précaire des auxiliaires de vie scolaire (AVS) en France.
« En ce qui me concerne, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est quand j'ai appris il y a deux jours que le contrat de l'auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui accompagne mon fils à l'école allait prendre fin en mai 2014, soit deux mois avant la fin de l'année scolaire, a-t-elle ajouté. De plus, son enfant est déscolarisé depuis un mois, en raison de contraintes propres au statut des auxiliaires de vie scolaire ».
Elle a obtenu sur ce point des assurances écrites du rectorat: "Au retour des vacances scolaires (le 12 mai), Allan aura un accompagnement, soit son AVS actuelle, soit autre AVS qui reprendra aux côtés de l'enfant pour l'année scolaire à venir", a déclaré à l'AFP le responsable de la communication du rectorat, Michel Monredon.
En août 2013, le gouvernement avait annoncé la mise en place d'un diplôme d'État et la titularisation progressive de 28 000 AVS à partir de 2014.