Alors que les vagues de chaleur, qui ont des "effets importants" notamment sur les personnes âgées et les sans-abri, vont devenir "plus fréquentes, intenses et longues", la Cour des comptes estime que "des mesures vigoureuses doivent être prises pour préserver la santé des personnes vulnérables", notamment celles en situation de handicap.
Risque sanitaire non maîtrisé
Malgré des actions depuis la canicule de 2003, la plus meurtrière jusqu'alors, "le nombre de décès enregistrés pendant les vagues de chaleur des étés 2020 et 2022 en France (respectivement près de 2 000 et 2 800 décès en excès) a montré que le risque sanitaire est toujours insuffisamment maîtrisé", écrit l'institution. "L'impact sanitaire des vagues de chaleur est trop souvent mesuré via les seules données de mortalité, et trop peu sous l'angle de leurs conséquences sur la santé", regrette la cour, qui note aussi que "leurs effets à court et moyen terme sur le recours aux soins sont insuffisamment connus".
Identifier les conséquences
Dans son rapport annuel publié le 12 mars 2024, elle recommande, entre autres, des "travaux nécessaires à une meilleure connaissance des conséquences des vagues de chaleur sur la santé des personnes vulnérables", adaptés aux spécificités d'Outremer, et une amélioration des indicateurs de veille et d'alerte. Le rapport suggère aussi de "se doter des moyens de mieux connaître la situation sanitaire des personnes sans domicile fixe, en développant une base de données" spécifique.
Personnes vulnérables : élargir les critères
La Cour propose aussi d'"élargir les critères d'inscription des personnes les plus vulnérables sur le registre municipal, et de substituer à un accord préalable annuel un droit d'opposition permanent" à une telle inscription. Si elle évoque, comme personnes vulnérables, les personnes âgées, les femmes enceintes, les jeunes enfants, les personnes avec des maladies chroniques, en situation de handicap ou sans abri, la Cour n'a pas pris en compte les personnes exposées par leurs activités professionnelle ou physique, ni les détenus.
Inventaire des établissements médico-sociaux
Autre préconisation : "associer les sociétés savantes et les associations d'usagers à l'élaboration, par l'agence nationale de sécurité du médicament, de la liste des médicaments d'intérêt en cas de vague de chaleur et la diffuser systématiquement aux professionnels de santé". Elle évoque aussi "un inventaire du parc immobilier des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux pour évaluer son adaptation aux vagues de chaleur".
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