Alors que les athlètes paralympiques font vibrer Londres lors des mondiaux d'athlétisme jusqu'au 23 juillet (article en lien ci-dessous), près de 3 300 athlètes en provenance de 96 pays se sont donné rendez-vous du 18 au 30 juillet à Samsun (Turquie) pour la 23e édition des Deaflympics d'été. Sous l'égide de l'ICSD (Comité international des sports pour les sourds), cette compétition est organisée tous les deux ans, en alternance été/hiver, comme les Jeux paralympiques.
Les cinq continents représentés
L'édition 2017 enregistre un nouveau record de participation. Des délégations venues des cinq continents seront présentes. 21 sports sont au programme : athlétisme, badminton, basket, beach volley, bowling, course d'orientation, cyclisme sur route, football, golf, handball, judo, karaté, lutte libre, lutte gréco-romaine, mountain bike, natation, taekwondo, tennis, tennis de table, tir sportif, volley ball. « Les installations sont incroyables, bien plus évoluées que ce que j'avais pu observer à Taipei (ndlr : lors des Deaflympics en 2009), explique Brice Allain, chef de mission de l'équipe de France. Les Turques ont construit plusieurs installations spécialement pour les Deaflympics.»
La France aux Deaflympics
Avec ses 45 sélectionnés, l'équipe de France est engagée dans sept disciplines : le football, le badminton, le judo, l'athlétisme, le bowling, le cyclisme, le tennis. Steeve Touboul, 27 ans, double champion d'Europe de cyclisme (1 000 m sprint sur piste et course sur route) en 2016 en Belgique, est son porte-drapeau. Après Sofia en 2013, les Bleus ont à cœur de prendre leur revanche. Les Français avaient en effet réalisé un bilan mitigé. Partis avec une équipe restreinte, composée de seulement 22 athlètes, engagés uniquement dans des sports individuels, elle remporta néanmoins onze médailles (2 or, 6 argent, 3 bronze) ; insuffisant néanmoins pour espérer une meilleure place que la 17e au classement des nations.
Le sport pour les sourds en France
Handicap invisible, difficile à appréhender, communauté fermée, LSF trop peu enseignée… On a tout entendu à propos des sourds. En 2017, la Fédération française handisport entre dans la dixième année anniversaire depuis l'intégration des sportifs sourds en son sein. Depuis, c'est l'explosion du côté des licenciés puisqu'ils en représentent aujourd'hui 10,5%. Mais ils peinent encore à s'imposer dans les instances dirigeantes, souvent à cause des difficultés à communiquer.
Un dico du sport en LSF
Pour tenter de faire tomber certaines barrières, en collaboration avec les sportifs sourds de France, la FFH met en place le Dicosports LSF (en lien ci-dessous), traduction en vidéos de termes employés par les entraîneurs et les sportifs du mouvement dans chacune des disciplines. Pour pallier le manque de vocabulaire sur le terrain, ce lexique explique la technique sportive en LSF ; il s'adresse à tous : entraîneurs, bénévoles, animateurs... 400 signes le composent pour le moment, 800 sont prévus à terme. Histoire de mieux s'entendre !