L'adaptation d'un poste de travail est un sujet complexe car il existe une multitude de facteurs à prendre en compte. Clément Maho, ergothérapeute basse vision chez CFLOU, fait le point sur les bases de ce type d'adaptation.
1. Tout d'abord, l'éclairage
Il est primordial d'avoir un éclairage adapté, autant au niveau du bureau, de la pièce que du cheminement. Il a pour objectif d'assurer une bonne performance visuelle, tout en évitant d'être générateur de fatigue, et de garantir la sécurité de l'environnement de travail. Voici quelques mesures intéressantes à mettre en place : éliminer les éclairages directs, s'éloigner des fenêtres, installer des stores, poser un revêtement du bureau et des murs non réfléchissant, installer des lampadaires/lampes d'appoint réglables en intensité (lumen) et en température de couleur (kelvin).
2. En ce qui concerne le poste informatique
Il est tout d'abord impératif d'adapter la position de l'écran afin d'éviter les TMS (troubles musculo-squelettiques), ainsi que des fatigues oculaires, une irritation des yeux, des maux de tête... Pour un bon réglage de la position de l'écran, plusieurs facteurs sont à prendre en compte : l'angle d'inclinaison, la distance œil/écran, les fatigues visuelles, l'usage d'un double écran ou non... L'écran doit être mate de préférence pour éviter l'éblouissement.
Vient ensuite le matériel adapté. On peut citer, par exemple, les logiciels d'agrandissement, les revues d'écran (avec synthèse vocale), les claviers rétroéclairés et à touches grossies, les plages braille, les rehausseurs et bras articulés pour écrans... Je conseille systématiquement à toute personne s'équipant d'un logiciel informatique d'effectuer une formation relative à son utilisation. Point de vigilance : pour tout logiciel installé, il sera impératif de vérifier sa compatibilité avec les logiciels professionnels utilisés.
3. En matière de téléphonie
Il n'existe pas de solutions dédiées aux professionnels en matière d'adaptation des postes téléphoniques de travail dès lors qu'ils sont reliés à un standard téléphonique d'entreprise. L'adaptation devra se faire par le biais d'équipements du type : téléphones fixes à grosses touches, téléphones portables avec commande et retour vocaux...
4. La lecture/écriture sur papier
Si la lecture de documents papiers est nécessaire, certains outils peuvent être proposés : pupitre, lampes/loupes, télé-agrandisseur, vidéo-agrandisseur, machine à lire...
5. Enfin, parlons des déplacements
De manière générale, pour favoriser les déplacements d'une personne atteinte de malvoyance, il est important de mettre en place un éclairage adapté sur tout le parcours et un guidage visuel homogène et contrasté (mur ou sol) et d'éviter les revêtements réfléchissants et le mobilier transparent. Pour les personnes atteintes de cécité, l'information peut être sonore et tactile (inscriptions en braille, plans en relief...). En ce qui concerne les escaliers, une bande d'éveil doit être placée à 50 cm de la première et de la dernière marche. Il est également nécessaire de contraster chaque nez de marche et contremarche (dont la première et la dernière avec un contraste différent des autres) et, enfin, d'installer une main courante contrastée par rapport au mur. Je vous conseille de demander l'intervention d'un instructeur en locomotion pour toute difficulté dans les déplacements.
En conclusion
Même si le handicap visuel engendre des situations complexes dans le quotidien d'un travailleur, de nombreuses solutions existent. Gardez en tête qu'il est impératif que des essais sur le poste de travail soient réalisés pour trouver l'équipement adéquat. Enfin, deux organismes s'occupent d'accompagner et de financer l'adaptation du poste de travail des travailleurs en situation de handicap (tous statuts confondus) : Agefiph (pour le privé) et Fiphfp (pour le public).
La société CFLOU, quant à elle, réalise des études de besoins pour les particuliers et professionnels afin de trouver le matériel le plus adapté à la personne déficiente visuelle, contactez la pour en savoir plus au 03 88 01 24 55