Autisme et antidépresseurs durant la grossesse: pas alarmant

La prise d'antidépresseurs pendant la grossesse fait-elle courir un risque d'autisme au bébé ? Une étude montre l'existence d'un lien mais appelle à la prudence car la probabilité est faible et d'autres facteurs peuvent jouer.

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Selon une étude publiée le 19 juillet 2017 dans le journal médical BMJ, « les enfants exposés aux antidépresseurs pendant la grossesse semblent avoir un léger risque supplémentaire d'autisme ».  Les chercheurs soulignent toutefois « qu'en valeur absolue, le risque est limité et que ces résultats ne doivent donc pas être considérés comme alarmants ». L'étude menée par l'université de Bristol au Royaume-Uni se base sur les données de 254 000 Suédois âgés de 4 à 17 ans. Elle montre que, sur 3 300 enfants dont la mère prenait des antidépresseurs pendant la grossesse, 4,1% sont autistes. Ce taux est de 2,9% pour les enfants dont la mère a des antécédents psychiatriques mais n'a pas pris d'antidépresseurs durant la grossesse.

Une foule d'autres explications

Mais si cette étude met bien en évidence une association entre la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse et l'autisme de l'enfant, elle ne permet pas de conclure à un lien de cause à effet. « Il est possible que le risque plus élevé d'autisme soit dû aux médicaments mais il peut aussi s'expliquer par les troubles pour lesquels ce traitement a été prescrit » à la mère, fait valoir un expert indépendant, le professeur Ian Jones (université de Cardiff), qui a commenté l'étude pour le Science Media Centre (SMC). « Le fait qu'une association existe entre les deux phénomènes ne prouve pas qu'il y a un lien de causalité et il peut y avoir une foule d'autres explications », renchérit un autre chercheur indépendant, le docteur Michael Bloomfield, également cité par le Science Media Centre.

3 à 8% des femmes enceintes sous antidépresseurs

Selon plusieurs experts cités par le SMC, des recherches sont nécessaires pour explorer d'autres pistes, dont le patrimoine génétique de la mère ou le niveau de gravité de sa dépression.  Par le passé, d'autres études ont montré une association entre la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse et le risque d'autisme chez l'enfant, sans établir elles non plus de lien de causalité. L'originalité de cette nouvelle étude est la taille de l'échantillon sur lequel elle se base. En Europe, 3 à 8% des femmes enceintes se voient prescrire des antidépresseurs, selon le BMJ.

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