La députée Renaissance Fadila Khattabi, présidente de la commission des Affaires sociales, entre au gouvernement, chargée des Personnes handicapées. Le portefeuille de ministre déléguée était jusqu'ici détenu par Geneviève Darrieussecq, ministre MoDem qui doit quitter le gouvernement.
Rôle important dans la réforme des retraites
"On ouvre les chakras", répétait à l'envi Fadila Khattabi pour tenter de calmer les parlementaires de sa commission surchauffée par les débats sur la réforme des retraites, adoptée au forceps au printemps 2023. Une séquence qui lui a valu la gratitude de son camp, mais aussi de très fortes critiques de l'opposition. Celle-ci lui a reproché sa façon de repousser une série d'amendements de la gauche avant leur examen, lors de la tentative d'abrogation de la réforme. Elle avait aussi à l'époque reçu des lettres d'insultes racistes et de menaces.
Ancienne prof d'anglais
Tantôt "cash", tantôt blagueuse, tantôt professorale, Fadila Khattabi, 61 ans, est une ancienne enseignante d'anglais. Native de Montbéliard, elle a grandi dans le Doubs avant d'aller faire ses études d'anglais à Dijon. Issue de la gauche, elle a été l'ancienne vice-présidente socialiste du conseil régional Bourgogne. Elue à la Région en 2004, puis réélue en 2010, elle s'était mise en retrait de la vie politique en 2015 après avoir échoué à monter une liste socialiste dissidente associée au MoDem aux élections régionales.
Volonté d'encadrer les centres de santé
Elle entre à l'Assemblée en 2017 en tant que députée de Côte-d'Or sous la bannière LREM, à la faveur de l'entrée en force des marcheurs après l'élection d'Emmanuel Macron, en battant assez largement un candidat FN. Elle est en revanche réélue de justesse en 2022 face à une candidate Nupes (à 66 voix près). Outre son rôle dans la réforme des retraites, elle a également été à l'initiative d'une loi pour encadrer plus strictement les centres de santé sur le territoire. Ce texte faisait suite notamment aux scandales Dentexia -des centres dentaires low cost liquidés après de nombreuses plaintes de patients- et Proxidentaire, où des dizaines de patients avaient dénoncé des mauvais traitements, des mutilations et des abus financiers.