Aujourd'hui trop de personnes, en particulier avec une déficience intellectuelle, ont des difficultés à lire et à comprendre seules l'information nécessaire à leur vie quotidienne. Le langage « Facile à lire et à comprendre », ou FALC pour les intimes, est LA réponse européenne. Rappelons qu'il est basé sur quelques principes visant à simplifier le vocabulaire utilisé, à utiliser des phrases courtes et surtout à illustrer chaque propos par des images, pictogrammes…
Encore trop confidentiel
Malheureusement, cette méthodologie est encore beaucoup trop confidentielle, expliquent Karine Bardary et Carole Schumann, fondatrices de Com'access. En partenariat avec le laboratoire de recherche le Lutin UserLab, elles ont imaginé e-falc, un ensemble de solutions innovantes pour diffuser le langage FALC grâce aux technologies les plus avancées. Cette start-up portée par des femmes passionnées se veut ambassadrice sur cette question. Son ambition ? Vulgariser l'accessibilité numérique en démontrant son utilité pour tous. En 2013, par exemple, Carole Schumann adaptait, avec l'association APAJH, la « Charte de la laïcité à l'école » dont s'est saisie l'Education nationale.
Un livre blanc e-falc
En octobre 2015, Com'access dévoilait son « livre blanc » (téléchargement gratuit en lien ci-dessous). Au sommaire, en 26 pages : la description du projet e-falc (les équipes, les sciences cognitives et les technologies de recherche avancée, les trois modules d'apprentissage et d'accompagnement) et ses objectifs (déployer la connaissance du FALC, l'enrichir, créer des outils d'aide à la transcription, former, labelliser).
Une conférence le 12 février à Paris
Le deuxième volet du projet e-falc 2.0 sera dévoilé le 12 février 2016 à Paris (de 14h à 16h à la Cité des Sciences et l'Industrie, Porte de la Villette, à Paris) à l'occasion d'une conférence : « Comment rendre le langage Facile à lire et à comprendre opérationnel grâce à l'innovation numérique ? ». Après une première étape qui avait pour objectif de sensibiliser et de démontrer l'utilité du FALC pour tous, l'approche se veut, cette fois-ci, plus stratégique et réaffirme l'implication de nombreuses parties : scientifique, technique, politique, médiatique, économique… Au programme : tester les documents et faire des préconisations FALC, former les équipes à distance ou accompagner les projets et les certifier « easy to read ».
Une aide pour « falquer » un document
« Nous allons donner des outils pour aider à la transcription, pour aider les établissements privés, les administrations, les associations à s'emparer du FALC, explique Carole Schumann. En d'autres termes, une application qui testera les documents selon les critères du FALC et proposera des alternatives Facile à lire et à comprendre. Nous évoquerons également la plateforme de formation à distance, pour diffuser plus largement cette méthodologie ». Une étape supplémentaire pour donner au FALC toute l'envergure qu'il mérite. Et l'occasion, notamment pour les ERP (Etablissements recevant du public), de se saisir de cette question qui s'inscrit pleinement dans leurs obligations de mise en accessibilité. Les exploitants qui proposent à leurs clients (visiteurs, patients…) une documentation (dépliant, guide de visite, consignes…) doivent en effet, pour que cette dernière soit accessible aux personnes avec un handicap mental, psychique ou cognitif, les traduire dans un langage FALC.
Les équipes d'e-falc planchent donc sur un algorithme qui, à la manière d'un logiciel de traduction, transcrirait des phrases « ordinaires » en facile à lire. Le FALC en appli sur smartphone, c'est la prochaine étape. Le « easy to read » bientôt « easy to do ».