Lève-toi et marche ! Il s'appelle HAL et pourrait redonner espoir à toutes les personnes ayant des faiblesses musculaires ou un handicap du à un accident cérébral vasculaire et/ou à des lésions de la moelle épinière.
Une fiction devenue réalité
HAL signifie « hybrid assistive limb » (membre d'assistance hybride). Il a été créé par le professeur Sankai de l'université de Tsukuba au Japon et développé par la société japonaise Cyberdyne. Un constructeur qui ne manque pas d'humour puisque Cyberdyne est en effet le nom de l'entreprise qui fabrique l'ordinateur Skynet et ses robots dans la série « Terminator », tandis que HAL s'inspire du nom de l'ordinateur de bord dans « 2001: L'Odyssée de l'espace », de Stanley Kubrick.
Se lever, marcher, monter des escaliers...
Cet exosquelette utilise des détecteurs fixés sur la peau du porteur qui interprètent les signaux que le cerveau envoie aux muscles. Il traduit ensuite ces impulsions électriques en mouvement. L'engin moteur est programmé pour déplacer l'articulation de l'utilisateur à l'unisson de ses mouvements musculaires. En absence de signal, par exemple en cas de paralysie musculaire ou d'atteinte du système nerveux central, HAL possède également un « système de contrôle robotique autonome » qui impulse des mouvements semblables à ceux des humains : se lever d'une chaise, marcher, monter et descendre des escaliers. Attention, cet outil aide à la mobilité ou au port de charges lourdes, mais ne peut, en revanche, rien pour ceux qui souffrent d'une incapacité totale. Plus généralement, il facilite les exercices de rééducation, notamment des membres inférieurs après une lésion de la colonne vertébrale ou suite à une myopathie.
Pour les valides aussi
HAL étant capable de mouvoir cinq fois le poids de son utilisateur, il pourrait également venir soulager la pénibilité du travail de ceux qui déplacent de lourdes charges. Ce type de « costume robotique » est d'ailleurs déjà proposé par l'armée aux soldats qui, en action de combat, doivent transporter leur matériel. Cet exosquelette pèse 15 kilos pour le modèle HAL 3 corps inférieur (uniquement réservé aux jambes) et 23 kilos pour HAL 5, le modèle complet (qui enserre bras, torse et jambes). L'autonomie de sa batterie est d'environ 2h40.
300 HAL dans les hôpitaux japonais
Pour le moment, il n'est disponible qu'au Japon, en location (depuis mars 2013), diffusé à environ 300 exemplaires dans les services de rééducation des hôpitaux du pays. Mais il a, début août 2013, reçu la norme CE (Conformités européennes) en Allemagne, au titre d'« équipement médical », ce qui autorise désormais son utilisation lors d'essais cliniques, pour le moment dans certains hôpitaux allemands. Une centaine de patients devrait bénéficier de ce nouveau type de rééducation en portant cet exosquelette durant plusieurs mois.
Bientôt en Europe ?
Répondant à toutes les normes de sécurité exigées par l'Union, HAL pourrait rapidement débarquer sur le marché européen et y être commercialisé en masse. On avance la date de 2015. Le projet japonais est probablement le plus avancé mais bien d'autres laboratoires, à travers le monde, planchent sur des concepts similaires. La cyber armée est en marche au point que la réalité commerciale s'apparente de plus en plus à de la science-fiction.