Handicap : aider les entreprises qui recrutent à grandir

IMPACT Partenaires, fonds d'investissement à visée sociale, aide des dizaines d'entreprises à grandir. Un objectif à retenir ? Recruter davantage de personnes handicapées. Explications avec Mathieu Cornieti, son président.

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Depuis janvier 2017, handicap.fr réalise chaque mois un vaste dossier thématique. En avril, l'emploi et la formation des personnes en situation de handicap sont à l'honneur.

Comment les entreprises désireuses de recruter davantage de personnes handicapées peuvent-elles financer leurs ambitions ? En faisant appel aux fonds d'investissement ; ils ont pour objectif d'investir dans des sociétés qu'ils ont sélectionnées selon certains critères qui varient selon leur spécialisation. Exemple à l'appui avec IMPACT Partenaires, qui encadre des projets d'entrepreneuriat social, y compris issus du secteur adapté.

110 millions d'euros sous gestion

« Nous accompagnons deux types d'entreprises, explique Mathieu Cornieti, président du fonds. Les entreprises adaptées (EA) et celles qui n'ont pas d'agrément. L'enjeu est de créer de l'emploi, notamment pour les personnes en situation de handicap. » Aujourd'hui, la société affirme suivre un rythme soutenu en investissant entre 100 000 et 4 millions d'euros par entreprise. Au total, elle dispose de 110 millions d'euros sous gestion (c'est-à-dire confiés par des tiers). Faire grandir une société en boostant le recrutement de travailleurs handicapés est devenu un credo. Pour veiller à ce que l'objectif soit atteint, Impact Partenaires a mis en place un système de suivi via lequel les dirigeants sont accompagnés dans leur politique de recrutement. « Une fois par semestre, nous faisons le point, avec eux, sur le nombre de travailleurs handicapés embauchés », précise M. Cornieti.

La qualité entrepreneuriale avant tout

Comment les entreprises et travailleurs handicapés sont-ils sélectionnés pour obtenir un financement ? Quels conseils leur donner ? « Le projet proposé doit déjà avoir fait ses preuves ; la démarche de création d'entreprise et le modèle économique doivent être solides, souligne le président. Le candidat doit avoir réussi petit pour viser grand et être en adéquation avec nos valeurs. Notre enjeu est de les soutenir dans leur changement d'échelle. Évidemment, le processus est le même pour tous les entrepreneurs, handicapés ou non. La compétence, elle, doit primer. » Un état d'esprit qui fait rimer responsabilités économique et sociale, sans compter uniquement sur les aides aux postes. « Bien sûr, ces aides sont nécessaires mais nous avons aussi besoin d'un projet entrepreneurial avec des clients », ajoute le dirigeant.

Accompagner les politiques de recrutement

Parmi les EA accompagnées, on compte Sabooj, une agence de communication qui emploie des personnes sourdes (lire article en lien ci-dessous) et Le Petit plus, société spécialisée dans la collecte et le recyclage de déchets de bureau. « Cette entreprise, constituée au départ de trois employés, compte aujourd'hui une soixantaine de travailleurs. En termes de chiffre d'affaires, c'est une belle histoire ! », s'enthousiasme le président. Urbilog, société d'accessibilité numérique pour personnes non-voyantes, a également bénéficié d'un accompagnement. D'autres entreprises, à l'image de Hightek way, service d'ingénierie aéronautique basé à Toulouse, recrutant des ingénieurs en situation de handicap, sont aidées pour leur lancement. Les entreprises issues du milieu ordinaire sont également en ligne de mire, à l'instar d'ASPertise, société de service informatique dont le dirigeant, porteur du syndrome Asperger, recrute des consultants autistes Asperger, ou d'Auxilife, spécialisée dans l'aide à la personne, qui recrute des auxiliaires sourds… pour intervenir chez des clients sourds.

Le handicap psychique sur le carreau ?

Aujourd'hui, les participations du Fonds d'investissement ont recruté 108 travailleurs handicapés. Mais l'intégration, remarque Mathieu Cornieti, ne se fait pas toujours de façon homogène et représentative. « Tous les handicaps ne sont pas intégrés dans la sphère professionnelle de manière égale, observe-t-il. Je pense par exemple au handicap psychique, qui, du fait de préjugés ou d'un niveau d'encadrement inadapté, reste en retrait. C'est peut-être là qu'il y a le plus de sensibilisation à effectuer ». Et de conclure : « La situation tend cependant à s'améliorer et le handicap, dans l'entreprise, devient beaucoup moins tabou qu'il y a quelques années ».

© Le Petit plus / IMPACT Partenaires

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Aimée Le Goff, journaliste Handicap.fr"
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