Sur son promontoire, ce vaisseau royal domine l'Indre. Loches est une très belle surprise. Dédale de façades Renaissance, éclatant dans la blancheur du tuffeau, de ruelles historiques… A 40 km au sud de Tours, cette ville de Touraine (Indre-et-Loire) classée « D'art et d'histoire », également « Plus beau détour de France », échappe aux circuits touristiques plus traditionnels pris d'assaut par les amateurs de châteaux de Loire mais vaut assurément le voyage. Son slogan, « I Loches you ! », n'est pas mensonger.
Des ruelles pavées et pentues
Alors, évidemment, cette cité royale qui a connu ses grandes heures dès le XIème siècle et jusqu'à la Renaissance ne s'est guère préoccupée, en d'autres temps, de l'accessibilité de ses promeneurs handicapés. Le centre historique de Loches, en contrebas du château, est composé de ruelles pavées et pentues qui compliquent la progression d'un fauteuil roulant. Néanmoins, l'office du tourisme recommande de pénétrer en voiture dans la ville haute, en passant sous la porte Royale, pour accéder sur la place de la collégiale Saint-Ours où une place de stationnement est réservée. Et, là, le charme opère tout entier dans un ensemble patrimonial harmonieux. Deux sites en un sur cet éperon rocheux : le logis royal et le donjon médiéval.
Le logis royal, des aménagements adaptés
A l'extrémité nord, le logis royal fut bâti au XIVème siècle. C'est ici que Charles VII séjourna régulièrement, faisant de Loches sa seconde place après Chinon, y résidant aux côtés de sa favorite, la très belle Agnès Sorel. Il y rencontre Jeanne d'Arc en mai 1429, après la victoire d'Orléans, qui le convainc de se rendre à Reims afin d'y être sacré roi de France. Ce château entièrement restauré, propriété du Conseil général de l'Indre-et-Loire, propose différentes prestations aux visiteurs en situation de handicap et organise des visites adaptées sur demande. Pour les visiteurs malvoyants : plan du site thermo gonflé et documents de visite en caractères agrandis. Pour les personnes malentendantes : boucle magnétique à l'accueil. Pour les personnes à mobilité réduite : place de parking à proximité immédiate du logis royal, plusieurs rampes fauteuil roulant et accès au premier étage du logis à l'aide d'un monte-escalier Scalamobil (de préférence sur réservation pour faciliter la mise en place). Ses terrasses, accessibles par des plans inclinés, offrent un panorama admirable sur la vallée de l'Indre et les toits de la vieille ville.
La robe ensanglantée de la Reine Margot
Jusqu'au 21 septembre 2014, le logis accueille une exposition, « Costumer l'histoire », de plus de 100 costumes d'opéra et de cinéma. On y admire, notamment, la robe ensanglantée que portait Isabelle Adjani dans « La Reine Margot », chef d'œuvre de Patrice Chéreau (conférence par le chef d'atelier costumes de l'Opéra de Nantes le 14 septembre 2014). Ouvert toute l'année (sauf 1er janvier et 25 décembre), le site propose un tarif réduit aux visiteurs handicapés (6.5 € au lieu de 8.5 €).
Donjon, encore inaccessible
Pour rejoindre le donjon, et échapper aux pavés, les visiteurs handicapés peuvent rependre leur véhicule pour suivre l'unique rue de la ville haute. Un monde à part ! L'accessibilité de cet édifice médiéval, édifié entre 1013 et 1035, reste cependant une chimère. On y pénètre par l'ancien pont-levis par une volée de marches, évidemment impraticables en fauteuil roulant. A l'intérieur du site, ce n'est qu'un dédale d'escaliers pour accéder à la fois aux oubliettes où furent enfermés des prisonniers politiques de haut rang (le site fut d'ailleurs maison d'arrêt départementale jusqu'en 1926) ou au sommet du donjon. Des travaux sont en projets pour installer un ascenseur mais la configuration des lieux contraint, pour le moment, les visiteurs à mobilité réduite à admirer cette forteresse, considérée comme l'une des plus monumentales et les mieux conservées de l'époque romane, depuis les jardins.
La visite continue…
Après cette visite, le « boulevard Philippe Auguste », en réalité un chemin piétonnier, propose une jolie promenade au pied des remparts, dans les anciennes douves ; deux kilomètres sur un circuit entièrement carrossable et sans marche. Pour bénéficier d'un panorama sur le logis royal, cette contemplation peut s'achever par une balade dans le jardin public qui, en contrebas, longe les rives de l'Indre. A noter qu'au pied de la cité, certains clients du camping « La Citadelle » (labélisé Tourisme et handicap pour les quatre handicaps) sont particulièrement chouchoutés par le patron. Des mobil homes adaptés pour leur confort, des activités qui leur sont dédiées et une signalétique spécifique, les vacanciers en situation de handicap sont ici parfaitement autonomes. Quant à l'office du tourisme du Lochois, il est lui aussi labélisé pour trois handicaps (moteur, mental, auditif). A proximité, la ville monastique de Beaulieu-Lès-Loches propose un circuit de visite d'une heure au fil des maisons Renaissance, entièrement carrossable.