La prothèse rétinienne Argus II, "rétine artificielle" destinée à compenser partiellement chez certains patients la perte de vision liée à une dégénérescence de la rétine, est désormais intégralement remboursée par la Sécurité sociale, selon un arrêté publié le 14 août 2014 au Journal Officiel.
Au maximum 95 897 euros par patient
Le montant du forfait de prise en charge est fixé à 95 897 euros par patient, précise cet arrêté du ministère des Affaires sociales et de la Santé. Cette prise en charge intervient dans le cadre du "forfait innovation", qui vise à "encourager le développement et accélérer l'accès à des technologies particulièrement innovantes dans le champ de la santé", a précisé le ministère dans un communiqué. "Les coûts du dispositif médical, de l'acte de pose et de l'hospitalisation seront ainsi intégralement couverts".
Limité à 36 patients
La prothèse épirétinienne Argus II est développée par la société américaine Second Sight. Des patients sélectionnés selon des critères validés par la Haute Autorité de Santé (HAS) "bénéficieront ainsi gratuitement de ce dispositif médical sur une période maximale de cinq ans", ajoute le communiqué. L'arrêté précise que le nombre total de patients susceptibles de bénéficier de cette prise en charge "est fixé à 36". Trois établissements hospitaliers pourront proposer Argus II dans le cadre du "forfait innovation" : le Centre hospitalier national d'ophtalmologie (CHNO) des Quinze-Vingts à Paris et les Centres hospitaliers universitaires (CHU) de Bordeaux et Strasbourg.
Jusqu'à 40 000 personnes atteintes en France
Ces systèmes de "rétines artificielles", mis au point par Second Sight et par deux sociétés concurrentes plus récentes, en Allemagne et en France, équipent actuellement une centaine de personnes dans le monde. Un implant électronique "stimule" artificiellement la rétine déficiente de personnes aveugles par rétinopathie pigmentaire, maladie génétique et dégénérative qui touche 20 000 à 40 000 personnes en France.