Les Russes ont laissé passer leur dernière chance ! La réunion du Conseil d'administration du CIP (Comité international paralympique) s'est tenue du 26 au 28 janvier 2018. Elle a rendu son verdict dès le lendemain : la Russie n'ayant pas répondu à tous les critères anti-dopage exigés, la suspension de sa délégation officielle est maintenue. Après Rio en 2016, elle ne participera donc pas aux Jeux paralympiques de PyeongChang (Corée du Sud), du 9 au 18 mars 2018.
Des critères en suspens
Le CIP a souligné que deux critères restaient en suspens : le rétablissement complet de l'Agence antidopage russe (RUSADA) par l'Agence mondiale antidopage (AMA) et une prise de position officielle sur les conclusions du rapport McLaren qui avait dénoncé ce dopage national. Rappelons qu'à la différence du CIO (Comité international olympique), Philip Craven, ex-président du CIP, avait choisi la manière forte en 2016 à la veille des Jeux de Rio. Parce qu'il était impossible de déterminer quels athlètes étaient « propres » ou pas, il avait tranché en excluant l'ensemble de la délégation russe (article en lien ci-dessous). Depuis, le CIO s'est rangé à cette option et a, à son tour, en décembre 2017, annoncé sa décision d'exclure la délégation russe pour ces jeux d'hiver -même si 169 athlètes sous bannière neutre ont été repêchés-.
Quelques progrès
Des progrès ont néanmoins été observés et, depuis un peu plus d'un an, le RPC (Comité paralympique russe) a donné des signes positifs en faveur du renforcement de sa lutte antidopage, notamment la mise en œuvre d'un programme de contrôle de ses athlètes sous la surveillance étroite de l'AMA, le lancement d'un nouveau programme d'éducation antidopage destiné aux athlètes et aux entraîneurs, la mise en place d'une plateforme de « dénonciation » sur laquelle athlètes, entraîneurs et officiels peuvent signaler leurs soupçons et, enfin, la finalisation des règles antidopage.
Une trentaine d'athlètes neutres
Compte tenu de ces engagements, entre 30 et 35 para athlètes russes, qui répondent à des critères très stricts, seraient autorisés à participer à ces jeux mais sous la bannière neutre (NPA ou athlète paralympique neutre). En cas de victoire, c'est l'hymne paralympique qui sera joué et le drapeau portant les Agitos du mouvement qui sera hissé. La présence du drapeau russe est formellement interdite, même dans les tribunes. « Pour les athlètes russes neutres, cette décision leur donne l'occasion de réaliser leur rêve paralympique, a expliqué Chelsey Gotell, président du Conseil des athlètes du CIP. Je suis sûr qu'ils préféreraient participer sous leur pavillon mais la réticence de la Russie à assumer sa responsabilité dans le plus grand scandale de dopage de tous les temps ne doit être ni récompensée ni célébrée. »
Une décision lourde de conséquences sur le palmarès puisque les Russes avaient été les grands vainqueurs des Jeux d'hiver de Sochi en 2014 avec 80 médailles dont 30 en or. Ils jouaient, il est vrai, à domicile ! Mais une décision forte aussi, qui entend préserver le mouvement paralympique d'un fléau tenté de frapper à sa porte…