Voici une opportunité emploi de taille : du 15 au 17 mars 2017, les travailleurs en situation de handicap pourront profiter des 72 heures de l'alternance Mission Handicap Assurance et postuler à des offres d'emploi dans le secteur de l'assurance. Gestionnaire sinistre, téléconseiller, actuaire, chargé de Ressources humaines (RH), informaticien… Les postes sont variés. En 2017, les opportunités s'élargissent : 140 annonces sont mises en ligne. Depuis juillet 2016, le dispositif est ouvert aux 280 sociétés adhérentes à la Fédération française des assurances (FFA), qui représente 99% du marché dans ce secteur.
La formation, porte d'accès
Pour postuler, pas d'obligation de qualification particulière ; le salon est ouvert à tous les profils. « Nous recrutons des candidats avec ou sans diplôme, qui peuvent, grâce au certificat de qualification professionnelle (CQP), intégrer une formation pour ensuite accéder à un emploi lié à la branche commerciale dans le secteur de l'assurance », explique Marie-Ange Vildeuil, chargée de mission chez Mission Handicap Assurance. Le CQP n'est pas un diplôme mais un titre professionnel, inscrit au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles).
Améliorer le taux d'employabilité
La formation au CQP inclut un cursus préparatoire de trois mois, ainsi qu'un an de formation qualifiante via un contrat de professionnalisation. Une belle opportunité, pour les candidats handicapés non diplômés, d'accéder aux métiers de l'assurance. « C'est là l'objectif majeur de ce Salon : améliorer le taux d'employabilité des personnes en situation de handicap », poursuit Mme Vildeuil. Début mars, 1 200 candidatures ont été déposées.
« D'excellents parcours »
Olivier Dufour, responsable des relations humaines au pôle diversité et partenariats-écoles pour la société Matmut, s'enthousiasme de ce dispositif. « Le CQP permet d'adopter une démarche d'ouverture envers des personnes pour lesquelles les portes étaient fermées il y a quelques temps, estime-t-il. Et nous savons que le diplôme ne fait pas forcément la compétence. » Ces dernières années, la Matmut a embauché une vingtaine de personnes en situation de handicap, dont deux en CDI. « Plusieurs conseillers ont eu d'excellents parcours et ont su s'adapter à de nouvelles situations, confie M. Dufour. Certains exerçaient des professions très différentes avant d'intégrer la société : barman, toiletteur pour chien, chaudronnier... Aujourd'hui, nous apportons toute cette expérience au dispositif proposé par Mission Handicap Assurance ».
Prise en charge attentive
Comment s'effectue le recrutement ? « Nous évaluons et repérons les habiletés commerciales compatibles avec la relation client, avant de les présenter aux employeurs », explique Marie-José Uger, secrétaire générale de Mission Handicap Assurance, dans une interview accordée à Vivre FM. Du côté des sociétés adhérentes, chaque entreprise détermine le profil des candidats qui pourront correspondre au poste. Pour Olivier Dufour, « les postulants aux offres de la Matmut doivent témoigner d'une certaine maturité, de capacités de partage, d'empathie et d'écoute et de facultés d'adaptation » pour se mettre au service du sociétaire. Pour ces emplois, « servir doit être le maître-mot », précise-t-il.
Recruter la singularité
Du côté de l'accompagnement du candidat, la prise en charge de son handicap en entreprise doit être « progressive et raisonnable », estime le responsable RH. « Nous restons très attentifs et préférons que les bases du métier soient assimilées plus longuement mais, qu'à terme, le salarié ait constitué de bonnes fondations pour se lancer dans la profession ». Et de conclure : « Notre entreprise doit ressembler à la société. Le véritable ennemi du recrutement de la singularité, c'est cette norme et cette démarche égalitaire qui ne permettent pas à chacun d'intégrer l'entreprise de manière équitable ».
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