Huit jeunes dont six mineurs ont été mis en examen dans la nuit de jeudi à vendredi 12 janvier 2018 pour la séquestration avec torture et acte de barbarie d'un jeune homme de 19 ans, a priori handicapé mental, à Bolbec (Seine-maritime), a-t-on appris vendredi auprès du parquet.
Chefs d'accusation
Deux d'entre eux sont également poursuivis pour tentatives de viol, a précisé le procureur de la République du Havre François Gosselin. Cinq des huit jeunes mis en examen ont été placés en détention provisoire :deux majeurs et trois mineurs, a ajouté le magistrat. Les trois autres mineurs sont placés sous contrôle judiciaire en centre éducatif fermé, selon le parquet. Les jeunes sont également poursuivis pour avoir pris et échangé entre eux des photos et des vidéos de ces violences, selon François Gosselin. Ces images n'ont pas été diffusées de manière large sur internet, a précisé le magistrat. Ils sont également mis en examen pour vol et des dégradations, selon la même source.
Actes de torture
Les faits se sont produits entre fin novembre et fin décembre 2017 au domicile de la victime dans le centre-ville de Bolbec. Le jeune homme "au profil psychologique fragile" selon les termes du procureur, a été retenu dans son appartement où il a subi de nombreux sévices. "Les gens qui se sont incrustés chez lui lui ont infligé des coups, des brûlures, des violences avec un couteau et l'ont aussi enfermé dans un réfrigérateur", a relaté M. Gosselin. " "Tous les protagonistes de l'affaire - originaires de Bolbec, de ses environs ou du Havre - se connaissaient à des degrés divers, certains ayant fréquenté les mêmes établissements scolaires que la victime", a aussi indiqué François Gosselin.
Réclusion criminelle à perpétuité ?
"Le jeune homme sans travail, et qui vivait seul dans son appartement à Bolbec, est aujourd'hui de retour dans sa famille", a précisé le procureur de la République. Il "présente des symptômes d'un stress post-traumatique", a-t-il ajouté. La secrétaire d'Etat chargée du handicap, Sophie Cluzel, s'est dite "écoeurée par cet acte de barbarie", dans une déclaration à l'AFP. "Une fois de plus, les plus vulnérables sont la proie de pervers ignobles. J'appelle à une sévérité exemplaire contre ces tortionnaires", a-t-elle ajouté. Si le juge d'instruction suit les réquisitions du parquet, les suspects majeurs encourent la réclusion criminelle à perpétuité, et les mineurs 20 ans de prison ferme.