Twitter, X et nos textes alternatifs

On nous reproche souvent et parfois vigoureusement de ne pas mettre de textes alternatifs sur nos images sur les réseaux sociaux... Et cela paraît légitime, mais voici quelques explications sur ce sujet plus complexe qu'il n'y parait...

• Par
Un ordinateur avec des écouteurs et une souris

Textes alternatifs et images sur un site

Faut-il mettre un texte alternatif, sur une image, dans un site internet ?
La réponse est "Bien entendu", et cela depuis que le WCAG (un des groupes de travail, qui est en charge de l'accessibilité, au sein de l'organisme W3C qui lui gère le HTML) a fait paraitre ses premières recommandations.

En fait, cela remonte même plus loin et c'est devenu la norme, de facto, depuis la mise à disposition de l'attribut "alt" pour les images dans le langage HTML ; la présence d'un texte alternatif étant essentiel pour l'accessibilité de la page pour les internautes notamment mal-voyants.

Nos détracteurs oublient cependant souvent de dire que si cet attribut est indispensable pour les images, celui-ci peut être laissé vide si l'image est purement décorative. Recommandation qu'on retrouve dans toutes les normes (notamment dans les regrettés recommandations d'Accessiweb, le RGAA, etc).
Or il se trouve que les images illustrant les articles sur Handicap.fr le sont très, très, très souvent [décoratives], et que donc techniquement un texte alternatif vide est, au sens de la norme, et de l'usage, parfaitement pertinent.

Cependant, et c'est un lieu commun sur les réseaux, comme il ne sert à rien d'avoir raison si les loups te courent après, nous avons mis en place, il y a déjà quelques temps, des textes alternatifs descriptifs sur les images des articles sur Handicap.fr (même lorsqu'ils ne servent à rien).
Les images principales illustrant les articles sur Handicap.fr, pour les plus récents d'entre eux, contiennent donc bien des textes alternatifs.

Et les réseaux sociaux alors ?

Alors pourquoi nous direz-vous, est-ce qu'on ne le mets pas sur les réseaux sociaux ? Lors notamment de la saisie sur Twitter ? "Y'a qu'à ! Faut qu'on !" Nos détracteurs formulant parfois ces exigences de manière beaucoup plus abruptes, en y impliquant régulièrement notre généalogie, dans des formules qui relèvent parfois, légalement, de l'insulte ou de la diffamation.


La réponse, à cette question, sur le fond parfaitement légitime, est à la fois très simple et assez technique.

Pour ces réseaux, le hiatus est que nous ne nous connectons pas manuellement aux réseaux,  nous utilisons, pour la mise en ligne des articles, des logiciels de "programmation", étant donné que pour plein de bonnes raisons (paternité, maternité, temps partiel, handicap, absences, durée légale du temps de travail, décalage des temps de travail,...) l'ensemble de nos collaborateurs ne sont pas présents vingt-quatre heures par jour, sept jours par semaine, en même temps et cela sans compter le temps et donc le coût nécessaire de toutes ces modifications...


Nous indiquons donc à Twitter / X et aux autres, via ce type de logiciel, quels articles prendre. En fait, nous leur donnons juste l'adresse de l'article et ils vont chercher, eux-mêmes, les informations. Et là, Twitter, entre autres, ne récupère pas le texte alternatif...


Le plus "drôle" est que, comme nous l'expliquions, nous ne leur fournissons que l'adresse, et qu'ils vont, eux, chercher le reste des informations dans le code. Or, pour que cela soit le plus pertinent possible, nous ajoutons des instructions, des "meta-informations", dans le code de la page pour qu'ils repèrent bien le titre, la description, qu'ils sélectionnent la "bonne" image, et le texte alternatif correspondant, suivant des protocoles qu'ils ont, eux-mêmes, créés (principalement l'opengraph de Facebook)...

Mais voilà, et c'est là que réside l'ironie, ils ne récupèrent pas le texte alternatif... Le reste oui, mais pas le texte alternatif !

Deux articles (en anglais) explorent ce phénomène :

À ce stade, constatant cela, certains de nos lecteurs aiment nous agonir en nous vouant aux gémonies pour notre manque d'attention à leur égard et notre négligence mais combien ont fait les mêmes remarques à Twitter / X ? Et leur ont demandé pourquoi ?

Nous l'avons fait et,... pas de réponse.

N'y-a-til vraiment aucune solution ?

En fait, on peut fixer le texte alternatif indirectement, mais en passant par une API de programmation, or l'immense majorité des logiciels n'utilisent pas cette solution, complexe et couteuse, là où le simple envoi d'une adresse leur "semble" donner satisfaction.

À date, après pas mal de recherche, nous n'avons pas trouvé de solutions, résolvant complètement ce problème dans notre cas, à savoir la publication, via la programmation d'articles, et la collecte de  statistiques, et cela sur l'ensemble des réseaux que nous ciblons, si possible à un tarif raisonnable.


Il nous reste donc à formuler nos alternatives :

  • Virer tous nos collaborateurs et trouver des gens qui bossent en permanence et pas chers. Il y a des sociétés au Maghreb, en Inde, etc, qui proposent ce genre de choses, mais cela ne correspond pas à notre philosophie.
  • Attendre qu'X veuille bien vraiment faire ce qu'il dit, et qu'il réponde à nos messages (vu les politiques récentes de X, c'est un peu risqué)
  • Espérer qu'un fournisseur de logiciel de publications passe à un système plus performant (nous avons remonté cette demande auprès de plusieurs fournisseurs )
  • Couper purement et simplement notre compte X. C'est tentant mais pénalisant pour pas mal d'utilisateurs, pour des textes alternatifs, rappellons-le, pas vraiment utiles.
  • Continuer, un peu dépités, pour ceux qui arrivent à se passer de ce texte alternatif, en endurant les tombereaux d'injures des autres.

Nous en sommes malheureusement (toujours) là.

Partager sur :
  • LinkedIn
  • Twitter
  • Facebook

Thèmes :