Par Vanessa Carronnier
Moins de six mois avant les Jeux paralympiques de Paris 2024 (28 août-8 septembre). Héloïse Courvoisier, 26 ans, espère bien "monter sur la boîte" (le podium), bien qu'elle ait démarré récemment le triathlon, enchaînement de natation, de vélo et de course à pied. "Je n'y vais pas pour faire de la figuration. Dans ma catégorie, cela reste ouvert, le niveau est serré", dit-elle à l'AFP.
Un couple de triathlètes
"Si on est tous les deux aux Jeux, ce sera déjà énorme !", sourit son compagnon, Thibaut Rigaudeau, 33 ans, qui rêve de décrocher l'or à Paris après avoir obtenu l'argent au championnat du monde. Pour atteindre leur objectif, lui s'entraîne entre 20 et 25 heures par semaine, elle, entre 15 et 20 heures... ce qui leur laisse peu de temps pour partager des moments à deux. "Entre les entraînements, les rendez-vous kiné et les stages, c'est vrai que ce n'est pas facile mais on arrive quand même à se retrouver régulièrement le midi et le soir", décrit Thibaut, sur le point d'entamer ce jour-là une séance de course à pied autour d'une piste d'athlétisme de l'Ouest parisien. Lors de leurs pauses à deux, le couple, qui vit à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), se prépare un bon repas et profite parfois d'un film "en mode 'Netflix and chill'".
Entraînements communs
Comme c'est difficile de dégager du temps libre, "on essaie de caler nos entraînements en même temps", ajoute Héloïse, qui a prévu un footing au même moment que la séance d'athlétisme de son compagnon. A la piscine, ils nagent aussi régulièrement côte à côte, enchaînant les longueurs chacun dans son couloir, contrôlant vitesse de nage et temps de récupération. "On se parle souvent quand on arrive au mur en même temps, pour savoir comment s'est passée la série de l'autre", sourit Thibaut.
Le triathlon, un "hasard"
Les deux jeunes gens se sont rencontrés en 2016 lors de leurs études de kinésithérapie à Paris. Hors entraînement, ils discutent "à 80 %" de sport. L'un comme l'autre sont arrivés au triathlon "un peu par hasard". Thibaut, ancien joueur de football et de cécifoot, a eu envie de tester la discipline après avoir vu une compétition à la télévision, en 2018. Quelques années plus tard, c'est lui qui a encouragé Héloïse, ancienne adepte de l'aviron, à se lancer. Ils ont tous deux rapidement atteint le haut niveau.
S'entraîner en couple, une source de motivation
S'entraîner en couple avec pour objectif de participer aux Jeux paralympiques a ses avantages, selon eux. "C'est une source de motivation supplémentaire", estime Héloïse, dont l'AFP suit la préparation sportive depuis plusieurs mois. Et "chacun comprend la situation de l'autre, le fait de devoir s'entraîner beaucoup, d'être parfois fatigué ou irritable", complète Thibaut.
Un quatuor de sportifs !
Dans leur catégorie, réservée aux personnes avec une déficience visuelle (PVTI), les athlètes concourent avec un guide. Les duos sont reliés par un lien élastique au niveau de la jambe pour la natation, de la taille pour la course à pied et pédalent en tandem pour le vélo. "Nos guides respectifs, Anne Henriet et Cyril Viennot, sont aussi en couple, alors même si on s'entraîne chacun de son côté, on forme une équipe", souligne Héloïse.
Des épreuves simultanées
Lors des derniers Jeux paralympiques à Tokyo en 2021, le duo de filles avait suivi ensemble à la télévision la course de leurs compagnons, qui avaient terminé quatrième. Cette année, si Thibaut et Héloïse sont tous deux sélectionnés aux Jeux paralympiques, ils ne pourront pas suivre en direct la course de l'autre : leurs épreuves auront lieu en même temps, le 1er ou le 2 septembre. Ils devraient toutefois se croiser, à pleine vitesse, sur le parcours au cœur de la capitale.
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